Cela fait trois jours que le Grand Tunis subit la grève des taxis. Une fois de plus, les taxis protestent contre les amendes exagérées et considèrent qu’il est temps de mettre fin à cet harcèlement de la part des sécuritaires.
Dans une déclaration aux médias, Moez Khabouchi, secrétaire général de l’Union tunisienne des taxis individuels, a indiqué que sur le plan des revendications figurent : la révision du régime de l’assurance, l’augmentation de la tarification qui, selon des chauffeurs de taxis, est nécessaire, des modalités imposées en matière de contrôle technique des véhicules.
D’après lui, les revendications des chauffeurs de taxis sont claires, revoir les PV fiscaux et le système de sanctions par étapes. Il ajoute: « Il n’est pas normal qu’on sanctionne un chauffeur de taxi pris en train de fumer sa cigarette, de boire son café à bord ou pour sa tenue vestimentaire ».
Il ajoute: « L’annulation de la grève n’est pas à l’ordre du jour. La fois prochaine ce ne sera pas uniquement trois jours. Tant que les ministères concernés du Transport et des Finances n’ont pas répondu à nos requêtes, nous poursuivrons la grève. Seul le ministre de l’Intérieur a donné l’ordre de ne pas dresser des procès-verbaux contre les taxistes ».
Ce n’est pas la première fois que les chauffeurs de taxis font grève. Depuis plus de deux ans, en juin 2015, les taxis ont observé une grève dans plusieurs régions en signe de protestation contre l’article 41 de la loi n°33 de 2004 relative au code vestimentaire des chauffeurs de taxi.
Que pensent les citoyens de cette grève?
Pour Ahmed, un jeune fonctionnaire, 35 ans : « La grève est devenue l’arme de prédilection. Prendre les citoyens en otage pour faire reculer le gouvernement s’apparente à du banditisme. C’est injuste. Le citoyen trinque à tous les coups. Drôle de démocratie ! « .
De son côté, Meriem reproche aux grévistes la manière d’agir. Elle précise: “Le droit à la grève est un droit constitutionnel, mais prendre en otage les citoyens n’est pas la bonne solution. Oui à une grève pacifique mais je dis non à cette manière d’opérer.
Elle ajoute: « Ce qu’ils ont fait est scandaleux : bloquer les routes de l’aéroport et des hôpitaux dénote leur manque flagrant de civisme. C’est inqualifiable. Après un tel comportement, quels que soient leurs arguments ils n’ont pas raison. »
» Certains parmi eux essaient d’exploiter ce désordre qu’ils ont provoqué: je cite le cas d’un de mes proches à qui un chauffeur de taxi a exigé 40 dinars pour l’amener de la cité Ettadhamen aux Berges du lac ! N’est-ce pas indigne ? L’incivisme n’a jamais fait bon ménage avec la démocratie qui signifie droits mais également devoirs et surtout obligations morales. Ces personnes là ne sont rien d’autre que des bandits”, conclut-elle.
Qui n’a pas eu une mésaventure avec un chauffeur de taxi qui, avant même que vous ne mettiez les pieds dans son véhicule, se permet de vous demander où vous comptez aller et au cas où cela ne lui plairait pas, de refuser la course catégoriquement ? Remettre le covoiturage au goût du jour, à grande échelle, ferait à coup sûr changer de comportement à ces messieurs en robe jaune ! Pensons-y.
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