La révolution numérique bouleversera nos métiers dans les années à venir. Ce préalable posé, il est important de s’interroger sur les métiers de demain et le besoin du marché. C’est dans ce cadre que la Fédération des TICs qui relève de l’UTICA, en partenariat avec la Société Financière Internationale (Groupe Banque Mondiale) a lancé officiellement l’Initiative Digital Talent, au siège de l’UTICA.
Qui dit Digital Talent, dit formation professionnelle, système éducatif et bien évidemment les TICs. La formation professionnelle est au cœur de l’actualité pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Une étude a montré que 65 % des écoliers d’aujourd’hui exerceront des métiers qui n’existent pas encore; c’est ce que nous a révélé Faouzi Ben Abderrahman, ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi. Selon lui, la problématique est paradoxale car elle soulève un problème d’adéquation entre l’offre et la demande. Il précise dans ce contexte: « Nous avons entre 12000 et 15 0000 demandeurs d’emploi dans le secteur des TICs, alors que certains métiers seront amenés à disparaître. »
M. Ben Abderrahman a fait savoir qu’à travers cette convention, « nous allons offrir une formation à 600 diplômés de l’enseignement supérieur, pour assurer leur plein emploi. Tout comme nous espérons pouvoir former les 15.000 diplômés. Or, l’idée est d’en faire un instrument de bonne gouvernance. »
Il existe de nombreux métiers d’avenir dans plusieurs domaines, notamment dans l’aéronautique et l’aérospatial. Et pour parvenir aux formations correspondant aux métiers, il est important de revoir le cursus universitaire. Aujourd’hui, on parle de nouveaux métiers tels que le droniste. Les Digital native (jeunes nés entre 1995 et 2009, plus connue sous la dénomination génération Z) sont plus favorisés. Ces nouveaux métiers bouleverseront la conception du monde.
Mais, pour mesurer l’effet de ces changements, « il faut être en vogue et up to date », souligne Amira Guermazi, conseillère du ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique. Autrement dit, il faut qu’il y ait cette prise de conscience et encourager les jeunes à aller vers cette voie de la digitalisation. »
Avec une croissance de 7,7% entre 2015 et 2016, le secteur des NTIC représente 7,5% du PIB en Tunisie. Toutefois, le secteur fait cependant face à de nombreux défis d’employabilité et de chômage. Ce décalage entre offre et demande d’emplois s’explique principalement par un manque de spécialisation et d’adéquation de compétences et de soft skillsdemandées par les entreprises et les recruteurs.
Par ailleurs, Anouar Maârouf, ministre des Technologies de la communication et de l’économie numérique, lui aussi met l’accent sur l’importance de créer un vivier opérationnel entre le besoin et l’offre du marché.
Notons qu’en marge de ce colloque, quatre conventions de partenariat ont été signées entre la Fédération des Tic et les ministères de la formation professionnelle et de l’emploi, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des technologies de l’information et de l’économie numérique et la fondation « Education For Employment (EFE-Tunisie) »
Par ailleurs, Ouided Bouchamaoui, la présidente de l’Utica a indiqué: « Cette expérience pilote dans le secteur des Tic et les conventions signées, va certe encourager les entreprises à développer leur coopération avec les ministères concernés dans le domaine de la formation des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur ».
La numérisation, le développement des nouvelles technologies, les évolutions sociétales contribuent à l’apparition de nouvelles compétences. Mais pour parvenir à la formation de nouveaux métiers inédits, il faut que les enjeux s’inscrivent dans une stratégie claire des entreprises. Et faire que ces métiers innovants soient un gain considérable pour l’économie du pays. Attendons voir !