Le secteur immobilier n’a pas de beaux jours devant lui. C’est ce qui ressort de l’interview accordée par le président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers (CSNPI), Fahmi Chaâbane à Radio Express fm, aujourd’hui, 11 octobre.
A l’origine de cette crise qui est devenue endémique, la hausse du prix des matières premières, la dévaluation du dinar et la dégradation du pouvoir d’achat des Tunisiens. Tous ces facteurs négatifs se sont répercutés sur le secteur, a déclaré M. Fahmi Chaabane. Il ajoute : «A quoi bon construire des logements si le pouvoir d’achat des Tunisiens est en chute libre? A qui allons-nous vendre?» s’interroge-t-il.
Pour étayer ses propos, il explique qu’avant 2011 les promoteurs immobiliers construisaient entre 15 mille et 16 mille logements et ne peinaient point pour les vendre mais après cette date, le nombre de logements construits a chuté à 9000 mille et avec lui les ventes. Et de préciser que des logements invendus signifient pour le promoteur de lourdes dettes à honorer.
Sur tous ces problèmes, poursuit-il, est venu se greffer la taxe de 19% prévue dans le PLF pour 2018 et à laquelle seront désormais soumis les promoteurs immobiliers. Une proposition bien mal venue vu que « le secteur est à l’agonie, ce qui va obliger plusieurs promoteurs immobiliers à mettre la clé sous le paillasson », assène-t-il. Il va sans dire que la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers a catégoriquement rejeté cette proposition de taxe et a protesté auprès du gouvernement. Pis encore, une telle taxe va décourager davantage les Tunisiens à acquérir des logements. «Nous avons des clients qui peinent à payer les frais d’enregistrement et sont amenés à les payer par tranches, comment vont-ils réagir si je leur disais qu’il y a une nouvelle taxe à régler?», conclut-il.
Au final, il estime que le gouvernement a tout intérêt à se concerter avec les acteurs de ce secteur si vital pour l’économie, car comme on dit « quand le bâtiment va, tout va ». A bon entendeur…