Le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, célébré tous les ans, en est déjà à sa deuxième moitié. L’Octobre Rose, un mois consacré aux femmes, est l’occasion de découvrir cette maladie encore si peu connue, d’en savoir davantage sur la manière d’y faire face, et peut-être même l’éviter.
En Tunisie on compte près de 45 cas de cancer du sein pour 1000 habitantes et plus de 2000 nouveaux cas chaque année, à elle seule cette maladie représente 30% des cancers chez la femme.
Compte tenu du fait que les données actuelles ne permettent pas de déterminer les causes du cancer du sein , le principal moyen de lutte contre cette maladie est le dépistage précoce. Pour cette raison, l’Octobre Rose est un mois dédié non seulement à l’information mais aussi à l’organisation de programmes de dépistage. A l’occasion de ce rendez-vous annuel, l’Institut Salah Azaiez organise des journées portes ouvertes dédiées à la sensibilisation au cancer du sein et de dépistage gratuit. Un appel aux femmes qui sont invitées à y participer et se faire faire un diagnostic gratuit et anonyme. Ces journées portes ouvertes, dont l’une a été tenue le 14 octobre, se tiendront les 21 et 28 octobre 2017, de 9h à 13h.
Une initiative louable mais qui est loin d’apporter une solution à cette maladie qui progresse sans cesse en Tunisie. L’examen clinique des seins (ECS) préconisé tous les ans à partir de 30 ans et généralement offert à toute femme se présentant en consultation dans un centre de santé, présente un taux de couverture faible. En effet, moins 10 % des femmes du groupe d’âge cible prennent l’initiative de réaliser cet examen.
A défaut d’un diagnostic précoce, le cancer du sein est souvent découvert à un stade tardif ( 40 % au stade régional et 15 % à un stade métastatique).
Ce faible taux de participation au dépistage du cancer du sein pourrait être associé au caractère encore tabou que présente cette maladie. De même que le secteur privé ainsi que les médias jouent jusqu’à présent un rôle encore très faible dans les efforts de sensibilisation.
Serait-il plus sensé d’inviter les femmes à se rendre aux structures de santé où est réalisé le dépistage du cancer du sein plutôt qu’attendre qu’elles s’y rendent ? D’autres pays ont adopté des moyens tels que l’envoi d’un courrier expliquant l’intérêt et la démarche de ce type de dépistage. Il serait temps de changer de stratégie si l’on souhaite faire face avec les meilleurs moyens à cette maladie toujours plus fréquente.