Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a annoncé les grandes orientations du projet de loi de Finances 2018, lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère, aujourd’hui, 17 octobre.
Il s’agit d’un projet qui table sur 26.415 MD de ressources propres, 23.424MD de recettes fiscales 2.931MD de ressources non fiscales et un besoin d’endettement de l’ordre de 9.536MD. La pression fiscale prévue serait de 22%.
Quant aux dépenses en 2018, le chiffre avancé est de l’ordre de 35.951MD, soit une augmentation de 4,3% par rapport à 2017 qui a connu des dépenses à hauteur de 34.455 MD. En ce qui concerne la masse salariale, la LF 2018 table sur 14.751MD soit 13,8% du PIB.
Le ministre a indiqué par la même occasion que parmi les objectifs du projet de loi de finance 2018 est d’exécuter les orientations socio-économiques de l’Etat, à l’instar de l’affectation de 5.734 MD au développement (contre 5.700 MD dans la LF 2017 et 5.422 MD en 2016), mis à part les projets du gouvernement.
De même, il est question d’allouer le montant de 3.520 MD pour la subvention contre 3.500 MD en 2017. Ce montant se répartit comme suit : 1570 MD pour la subvention des produits de base ( 1500 MD en 2017 contre 1581 MD en 2016), subvention des hydrocarbures 1500 MD ) et la subvention du transport 450 MD (même montant en 2017 contre 433 MD en 2016).
D’ailleurs, bien avant la publication de la version définitive, le projet de loi a provoqué la polémique auprès de plusieurs corps professionnels notamment les avocats et les médecins. Prenant la parole, le ministre a tenu à expliquer que le projet de loi s’inscrit dans les objectifs du gouvernement d’union nationale : équité fiscale, maîtrise des dépenses publiques et soutien aux PME.
Se voulant rassurant, le ministre a indiqué que le gouvernement ne manquera pas d’honorer ses engagements avec la centrale syndicale (UGTT) et dans la même perspective, le ministre a exclu toute possibilité de report des augmentations sociales en 2018.
Commentant le montant alloué à la compensation, Ridha Chalghoum a dévoilé que les prix des matières de base ne seront pas revus à la hausse et que la compensation ne sera pas levée. Cependant, il a plaidé pour un meilleur ciblage des familles dans le besoin. D’ailleurs, ce travail sera fait en concertation avec le ministère des Affaires sociales, qui va restaurer la carte de la pauvreté en Tunisie dont l’objectif est de définir les familles nécessiteuses, fait-il savoir.
Le ministre a indiqué que dans le cadre du projet de loi de finances 2018, il a été prévu d’imposer à toutes les entreprises, aux personnes physiques, fonctionnaires et autres une contribution sociale et solidaire afin de mobiliser des ressources pour les caisses sociales. Répondant à une question qui porte sur l’efficacité d’une telle mesure, le ministre a fait savoir que cet impôt de solidarité est capable de mobilier 300 millions de dinars au profit des caisses sociales qui passent par une grave crise. Cette contribution solidaire ne sera pas conjoncturelle, précise le ministre, mais permanente. Tout en assurant qu’elle ne lèsera aucune catégorie de travailleurs.
De plus, conclut le ministre, afin d’assurer davantage de liquidité au budget de l’Etat, le gouvernement espère mobiliser des ressources estimées à 500 millions de dinars provenant de la vente des biens confisqués. Côté fiscalité, il est prévu d’élargir l’assiette fiscale et revoir le système forfaitaire dont se prévalent 420 mille entreprises. Ci-après l’intégralité du projet de loi de finances 2018.
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