Tout le monde parle de la loi de Finances 2018, la loi de finances complémentaire 2017 sans pour autant connaître ses contours. Mais quel est l’impact la loi de finances complémentaire sur la comptabilité de l’Etat ? Tel est l’objet de la rencontre du ministre des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, et les députés de la commission des finances à l’ARP.
Marouen Falfel, membre de la commission des finances du parti machrou3 Tounes, a souligné que la situation du pays est assez délicate pour ne pas dire grave. Il précise dans ce contexte: « Chaque année, on a eu recours à une loi de finances complémentaire qui semble devenir une habitude, alors que ça devrait être une mesure exceptionnelle. Cela prouve une fois de plus que nous sommes face à une situation difficile ».
Il est à rappeler que la loi de finances complémentaires 2017 a enregistré une augmentation du budget de l’Etat qui s’élève à 34.455 MDT contre 32.325 MDT prévus, avec un maintien du déficit budgétaire à 6% du PIB, « un indicateur très négatif », a-t-il estimé. Cette augmentation du budget non prévue par la loi de finances 2017 a atteint 600 millions de dinars en termes de salaires et 900 millions de dinars en termes de subvention (secteur hydrocarbures…).
Comment expliquer cette augmentation?
Selon notre interlocuteur, cela est dû en partie à la hausse du prix du baril ainsi que du taux de change. Selon lui, pour tout ajout de 10 millimes de taux de change, l’impact est de 27 millions de dinars. Autrement dit, un déséquilibre de la balance commerciale des hydrocarbures.
Le second point soulevé comprend l’augmentation de service de la dette (Titre II du budget). « Cette augmentation est due principalement au prêt Qatari », a-t-il souligné.
A l’heure actuelle, l’endettement public tunisien s’élève à 69.6% du PIB, « un chiffre très alarmant », a-t-il jugé, tout en poursuivant: « Ce qui est très grave comme signal. Même si nous ne sommes pas contre l’endettement d’une façon absolue, à condition qu’il soit bien orienté en termes d’investissement et de développement. Cela aurait été bénéfique ».
Et de poursuivre: « Notre endettement vise malheureusement à combler le déficit budgétaire. Ce qui fragilise d’autant plus le système financier ».
Il conclut : « Il est inadmissible que le ministère de Finances n’ait pas appréhendé ces augmentations. Cela montre une défaillance dans la gouvernance au niveau de la gestion des finances publiques, que nous devons absolument revoir ».
Par ailleurs, la majorité des économistes soutiennent qu’une augmentation de l’endettement pourrait plomber la croissance et retarder la relance économique.
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