La Tunisie est entrée dans un cercle vicieux où chaque dévaluation du dinar ordonnée par le Fonds monétaire international (FMI) entraîne une augmentation du déficit commercial, résultant en une dévaluation plus importante du dinar, selon la récente analyse de l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE).
Ainsi, la même source a dévoilé que le FMI exerce une pression sur la Banque centrale de Tunisie (BCT) afin de faire baisser la valeur du dinar, et ce, pour améliorer la compétitivité des exportateurs et donc augmenter les exportations d’une part, et augmenter le prix des importations et donc réduire leur volume, d’autre part.
Toutefois, en baissant drastiquement la valeur du dinar, le FMI espère réduire le déficit commercial à moyen terme. Pour sa part, la BCT décompose l’évolution des échanges commerciaux selon trois effets, à savoir l’effet de la variation du taux de change, l’effet de la variation des prix et l’effet de la variation des volumes d’échanges.
A cet égard, la variation du dinar à la baisse (effet change) a eu un impact négatif sur l’évolution des échanges commerciaux de l’ordre de 1,1 milliard en 2016 et de 1 milliard uniquement au terme du premier semestre de 2017.
Ce qui signifie, selon l’observatoire, que l’effet négatif de l’augmentation de la valeur des importations, due à la baisse du dinar, surpasse l’effet positif de l’augmentation de la valeur des exportations due à cette baisse.
En d’autres termes, au lieu de réduire le déficit commercial comme attendu par le FMI, la baisse de la valeur du dinar a, au contraire, augmenté ce déficit commercial. Est-ce la raison pour laquelle la BCT a décidé d’agir sur le volume des importations ?, s’interroge l’OTE.