José Ludovice, ambassadeur du Portugal en Tunisie, nous a rendu visite à moins d’un mois de la visite du Premier ministre portugais en Tunisie. Il a évoqué les relations diplomatiques entre la Tunisie et le Portugal et a énuméré les opportunités d’un travail commun et fructueux entre les deux pays qui monteront d’un cran lors de la quatrième commission de haut niveau qui se tiendra prochainement entre le Premier ministre portugais et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, à Tunis.
De fait, les 20 et 21 novembre prochain, se tiendra à Tunis la quatrième commission de haut niveau entre le Premier ministre portugais et le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed. Cette commission se tiendra dans le cadre de la célébration de la 60ème année des relations diplomatiques entre la Tunisie et le Portugal. Nous considérons que c’est un événement fondamental pour évaluer les intérêts et les défis communs des deux pays.
Les relations politiques entre nos deux pays, dira l’ambassadeur, sont déjà excellentes mais, au niveau économique, nous devons déployer des efforts pour améliorer la coopération. Des accords seront paraphés entre nos deux pays au niveau de l’enseignement supérieur, des TIC, des infrastructures, des énergies renouvelables, de l’agroalimentaire, du tourisme, de l’industrie, du transport et de l’industrie pharmaceutique. Il s’agit de plusieurs domaines qui méritent notre attention et qui seront prioritaires pour cette commission.
Le premier jour de la visite de travail sera consacré à des réunions entre le chef du gouvernement et le Premier ministre portugais. il y aura, également, des réunions entre différents ministres, puis une plénière se tiendra suite à laquelle une conférence de presse sera donnée. Notons aussi que le Premier ministre portugais sera accompagné par une délégation d’hommes d’affaires.
Un forum économique, organisé en collaboration avec l’UTICA et le CEPEX suivi de rencontres B2B auront lieu le lendemain. Moment fort de cette visite, le Premier ministre portugais sera reçu par le Président de la République avant de s’entretenir avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple.
Dans le domaine de l’éducation, le Premier ministre portugais a prévu une visite au lycée Sadiki étant donné qu’il a entamé l’année dernière une coopération avec le ministère de l’Éducation pour l’enseignement du portugais au niveau secondaire. et l’ambassadeur de rappeler que le portugais est la cinquième langue mondiale pratiquée par 300 millions de personnes dans le monde.
Pour M. José Ludovice, il existe un défi pour les étudiants tunisiens, à savoir la maîtrise des langues pour pouvoir aspirer à un bon cursus professionnel. Outre la langue française, l’anglais, l’allemand et l’italien, il y a également le portugais. C’est toujours une valeur ajoutée pour permettre une bonne sortie sur le marché de l’emploi. Nous allons étudier la possibilité de signer un mémorandum d’entente qui permettra la mobilité des étudiants tunisiens vers des universités portugaises.
Et d’ajouter que les élèves tunisiens qui étudient la langue portugaise pourront avoir un avenir au Portugal. Et la langue sera une valeur ajoutée pour faciliter leurs études universitaires plus tard. Cet accord va permettre aux universités publiques et privées de signer des accords mutuels pour développer cet aspect-là.
Tunisiens et Portugais saisiront cette occasion pour annoncer la création d’une Chambre de commerce et d’industrie entre la Tunisie et le Portugal et une association d’amitié tuniso-portugaise. En attendant les élections de la nouvelle Chambre, elle sera présidée par Mme Donia Ellouze qui connaît très bien l’économie portugaise et dispose d’un contact avec les entreprises portugaises.
De notre point de vue, dira l’ambassadeur, la création de ces deux institutions va consolider les relations – déjà fortes – entre les hommes d’affaires portugais et tunisiens. “Nous avons des investissements portugais importants en Tunisie (environ 700 millions d’euros), notamment dans le domaine de la cimenterie qui occupe une place importante mais il existe des investissements dans d’autres secteurs. Il y a la Sovena dont le secteur d’activité est l’huile d’olive outre des PME portugaises qui exercent en Tunisie dans le textile, basées à Sousse et à Monastir et qui font de l’exportation”.
“40 compagnies portugaises travaillent en Tunisie. Le taux de croissance des échanges commerciaux entre les deux pays est en train d’évoluer de 15% annuellement”. Mais il faut que la Tunisie exporte un peu plus vers le Portugal. Il faut faire des efforts du côté tunisien, souligne l’ambassadeur, pour équilibrer la balance commerciale.
Sur ce qu’on peut exporter vers le Portugal, l’ambassadeur évoquera les exportations traditionnelles comme le phosphate, l’huile d’olive. Mais il existe aussi d’autres listes de produits qui ne figurent pas dans la gamme des produits des exportations entre nos deux pays. Cette liste, dira-t-il, doit être élargie.
Autre sujet d’intérêt commun, la coopération triangulaire “ Il existe une possibilité de travailler sur des marchés africains dans le cadre d’une coopération tuniso-portugaise. Nous connaissons bien les marchés de langue portugaise, mais la Tunisie est aussi bien implantée en Afrique francophone. Nous avons déjà des exemples de coopération mais nous voudrions multiplier ce genre d’expansion. Et pourquoi pas au niveau de l’Amérique latine. De même, il y a aussi la coopération au niveau de la sécurité.
L’ambassadeur affiche un optimisme de raison quant à l’avenir de l’industrie tunisienne. Il n’a pas de crainte pour la Tunisie même concernant le secteur textile, à l’instar de ce qui s’est passé au Portugal qui a , aux dires de l’ambassadeur, rénové et renouvelé toute l’industrie du textile. “Les grandes compagnies de mode ont des lignes qui changent fréquemment. Qualité et rapidité sont les maîtres-mots. Il faut moderniser pour être compétitif. La Tunisie dispose d’atouts considérables qui ne peuvent que rendre optimistes”. Il ne saurait mieux le dire.
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