La situation difficile que traverse le pays exige des autorités de communiquer efficacement. Un terrain sur lequel le gouvernement n’a pas cumulé- loin s’en faut- que des réussites. Or, la communication est, comme on le sait, un redoutable outil de gouvernance.
Les prochains jours risquent d’être bien «chauds» si l’on en croit certaines sources. Un mouvement de grève pourrait être déclenché, expression d’une tension sociale. La première (le 1er novembre 2017) concerne le secteur du pétrole et des produits chimiques en raison de ce qu’on pourrait appeler «l’affaire de la STIP (Société Tunisienne des Industries Pneumatiques)». La Direction de cette entreprise ayant décidé de ne pas revenir sur le «licenciement abusif» de 30 employés.
Mais il n’y aurait pas que cela. Une grève est prévue pour les 2, 3 et 4 novembre 2017. Elle est le fait des employés des transporteurs de carburant et de marchandises par voie terrestre.
Des mouvements qui interviennent alors que deux importants partenaires sociaux, à savoir l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) et l’UTICA (Union Tunisienne de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat), ont réagi assez bruyamment à la loi de Finances qui leur semble ne pas aller dans le sens voulu.
Le pessimisme a gagné une majorité de Tunisiens
Des mouvements qui interviennent également à l’heure où le pays donne l’impression d’être au creux de la vague. En témoigne le déclenchement d’un rush migratoire étonnant notamment d’une jeunesse qui ne pense qu’à quitter le pays.
Une situation qui risque selon certains- Cassandres ou pas- de pousser vers des couacs qui lorsqu’ils s’amoncellent peuvent aller bien plus loin. Certains parlent même d’une explosion sociale. Tout le monde sait que celle-ci peut éclater à tout moment. Eu égard notamment au pessimisme qui a gagné une majorité de Tunisiens.
Une explosion que personne évidemment sensée ne souhaite : elle ne ferait que retarder les réformes, combien nécessaires, dont la Tunisie a bien besoin.
Déficit et bavures
Une explosion qui exige des autorités de communiquer efficacement. Un terrain sur lequel le gouvernement n’a pas cumulé- loin s’en faut- que des réussites. La communication qui est, comme on le sait, un redoutable outil de gouvernance.
Il ne se passe un mois – pour ne pas dire une semaine- sans que l’on observe de ce côté un déficit. Lorsqu’il ne s’agit que d’une gaffe. La dernière en date étant celle d’un ministre en charge d’un secteur important de l’économie tunisienne.
Des spécialistes estiment que la révolution tunisienne a on ne peut plus déçu. Dans la mesure où, en matière de communication gouvernementale, l’évolution n’a pas accompagné les énormes espaces de conquête des libertés.
Des professionnels rompus à des techniques bien particulières
En témoigne par exemple la difficulté de se débarrasser des carcans du passé. Des structures publiques ne font pas encore la différence entre l’attaché de presse, qui est lié au premier responsable et la cellule de communication qui est une structure de management permanente intégrée à l’organigramme.
Autre travers : on continue à faire de l’information et non de la communication. Celle-ci est un vecteur beaucoup plus large et dont l’information ne constitue que seulement partie. Un vecteur qui se négocie du reste en termes d’actions rigoureuses. Avec des objectifs, des cibles, des media plannings… Et des professionnels rompus à des techniques bien particulières.
On continue, en outre, d’écouter des communicants qui ne voient pas toujours d’un très bon œil l’implication de l’Etat dans le paysage communicationnel. En omettant de dire que des pays comme la France ou la Grande-Bretagne, qui sont loin d’être des dictatures, ont des ministères de la Communication et des services de communication extérieurs!