L’éviction d’Omar Mansour, ex-gouverneur de Tunis, a surpris plus d’un. Pour Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, il s’agit d’un remaniement de routine et non pas d’une mesure disciplinaire.
Si pour l’opinion publique il s’agit bel et bien d’un limogeage consécutif à une photo postée sur les réseaux sociaux montrant l’ex-gouverneur en compagnie d’un repris de justice, Imed Dghij, le sulfureux personnage de la défunte ligue de la protection de la révolution, ce n’est pas l’avis du ministre Ben Gharbia qui a catégoriquement démenti, lors de son passage sur le plateaux de 24/7 de El Hiwar Ettounsi, cette rumeur. Il a tenu à préciser qu’il s’agit d’un mouvement habituel au sein du corps des gouverneurs. Cette initiative du gouvernement, précise-t-il, ne vise pas la personne de l’ex-gouverneur. Quant au timing de l’annonce – la nuit du dimanche 29 octobre- cela prouve, selon le ministre, que le gouvernement travaille même les week-ends!
Autre élément qui interpelle : Omar Mansour affirme ne pas avoir été contacté officiellement pour être mis au courant de son limogeage. Comme tous les internautes, il a su qu’il n’était plus gouverneur via les médias. Car faut-t-il encore le rappeler? L’annonce de nomination et/ou limogeage se fait par les réseaux officiels pour les personnes concernées, ce qui n’était pas le cas dans cette affaire.
Omar Mansour, gouverneur médiatisé et efficace
Bien avant de mettre à fin la mission d’Omar Mansour, y a-t-il eu une évaluation de son bilan? L’opinion publique aimerait bel et bien le savoir. Surtout qu’il s’agit du gouverneur le plus médiatisé. Maintes fois, ce gouverneur a participé à des opérations de contrôle et de descente sur des dépôts de contrebande devant tout le monde.
Le limogeage d’Omar Mansour a révélé une autre problématique, celle du respect de la loi. Il n’aura pas fallu 24 heures après l’annonce du limogeage du gouverneur, pour que les commerçants ambulants commencent à occuper les trottoirs de nouveaux, défiant la loi et comme pour fêter le départ d’un gouverneur qui a su imposer le respect des normes de droit. Cela dévoile une mentalité qui considère que l’application de la loi demeure liée à une personne et non pas à la loi. Faut-il encore rappeler que la loi demeure mais que les personnes passent… Pourtant, le retour des commerçants ambulants à leurs pratiques est le contre-exemple de ce que nous venons de dire.
Une chose est sûre : personne n’est indispensable au fonctionnement de l’administration. Les personnes sont passagères quant à l’administration, elle demeure perpétuelle.
[raside number= »3″ tag= »Omar mansour »]