La guerre qui a éclaté au Yémen ne s’est pas seulement limitée à un simple bouleversement sur le plan géopolitique mais a inévitablement généré une crise humanitaire sans précédent pour le pays. Des maladies telles que le choléra sensées être éradiquées à jamais, ainsi que la famine ont fait plonger le pays dans une atmosphère que l’on croyait oubliée à jamais.
Une épidémie de choléra dont le bilan s’est élevé à plus de 500 000 cas et plus de 2000 morts à la fin du mois d’août, triste record de la plus grande épidémie de choléra enregistrée depuis 1949, a fait craindre qu’elle ne régresse plus .
Seulement après plusieurs mois de mobilisation menée par des acteurs locaux et internationaux, les chiffres relatifs à la lutte contre l’épidémie de choléra, sont en nette amélioration.
Crise humanitaire !
« Les admissions hebdomadaires dans les centres de traitement du choléra (CTC) de MSF sont passées de 11 139, la troisième semaine de juin – au moment du pic de l’épidémie – à 567, la deuxième semaine d’octobre », indique le communiqué de Médecins sans Frontières publié le 30 octobre 2017.
L’organisation médicale internationale a décidé par conséquent, de fermer la majorité de ses centres de traitement du choléra ou réduit leur capacité.
Seulement la crise humanitaire et sanitaire engendrée par la guerre ne se limite pas à l’épidémie de choléra, mais revêt d’autres aspects certes moins spectaculaires, mais tout aussi inquiétants.
L’impact de la guerre sur les modes de vie, la réduction des drastiques des moyens d’accès aux soins de santé, le chômage, se fait sentir à plusieurs niveaux : « Beaucoup de malades se rendent dans les structures médicales quand leur état de santé est critique parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer le transport. Les femmes accouchent souvent à la maison, en particulier dans les zones reculées, et ne cherchent de l’aide qu’en cas de complications. De plus, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition sévère est élevé ».
Atmosphère macabre
La réduction du personnel de santé notamment du fait du non payement des salaires, a amené à une augmentation du nombre de cas et de décès dus à des maladies facilement évitables.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) avait estimé que plus de 11 millions d’enfants yéménites ont besoin d’assistance humanitaire en raison de la guerre qui ravage ce pays depuis mars 2015. Ces enfants sont des victimes directes de la pire crise alimentaire dans le monde, d’une épidémie sans précédent de choléra et de l’absence d’accès aux services médicaux et nutritionnels, d’après l’organisation onusienne.
Quand verrons-nous une éclaircie percer dans cette atmosphère macabre ? Pas avant que l’on réalise que toutes ces vies perdues ne sont pas de simples victimes collatérales de ce conflit.
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