De multiples liens sont tissés entre l’Union européenne et le Maghreb depuis longtemps. Or si les échanges multi-dimensionnels sont restés solides, c’est parce que la proximité géographique les favorise et les encourage.
De ce fait, cette idée nous amène à réfléchir sur « les mécanismes pour une coopération entre l’Europe et le Maghreb ». Tel est le thème abordé lors du débat organisé par la fondation Konrad Adenauer Stiftung et l’Université internationale de Tunis (UIT) ainsi que le Centre juridique franco-allemand (Université de la Sarre) au siège de l’UIT.
Aujourd’hui, l’ambition affichée des différents projets euro-maghrébins ou euro-méditerranéens, d’accords d’association avec l’Union européenne, ainsi que les multiples accords bilatéraux de coopération entre chacun des pays du Maghreb s’affiche de plus en plus dans chacun des pays européens.
Peut-on parler d’une nouvelle politique étrangère qui est en train de s’installer, non pas de penser à des coopérations bilatérales avec chaque pays de l’UMA, mais à une structure d’ensemble entre l’UE et l’UMA ? Il serait d’autant plus intéressant de voir la nouvelle nature de ce partenariat.
Renforcer la coopération entre l’UE et le Maghreb
Holger Dix, représentant résident de la Konrad Adenauer-Stiftung pour la Tunisie et l’Algérie, a souligné : « Au-delà de l’essor démographique entre l’Europe et le Maghreb, il y a cette grande amitié qui nous lie. Géographiquement, nous sommes très proches, ce sont nos voisins. De ce fait, il y a beaucoup d’intérêts communs, dont le partage de la culture ».
Evoquant la relation entre l’UE et la Tunisie, depuis son arrivée en Tunisie, il y a quelques mois, il a ressenti une certaine crainte des Tunisiens vis-à-vis de l’Europe qui, selon lui, est due bien souvent au manque d’information sur certains sujets tel l’Aleca« .
Et de poursuivre: « Même s’il y a toujours cette attirance des Tunisiens vers l’Europe, il y a aussi cette crainte envers l’Europe. Je reviens sur le sujet de l’Aleca dont tout le monde parle. Les Tunisiens estiment que ces négociations ne seraient pas avantageuses pour la Tunisie. Alors que la réalité est tout autre. On voit bien que l’UE est en train de négocier avec la Tunisie comme étant un partenaire, c’est à dire la Tunisie a toute la possibilité d’intégrer ces intérêts propres dans la négociation ».
Il faut selon lui créer un climat de confiance mutuelle et ne pas laisser le débat aux personnes non informées « qui ont probablement des idées derrière la tête », remarque-t-il.
Résolution du dossier de la jeunesse
Pour toutes ces raisons, il est important de comprendre cette relation. Evoquant l’exemple de la jeunesse maghrébine, Basma Soudani, directrice des affaires politiques de l’information et du cabinet de l’UMA, a souligné l’importance de relever les défis tels le chômage, la pauvreté, l’analphabétisme, la toxicomanie, la migration clandestine, l’extrémisme violent..
Elle ajoute: « Face à ce manque de solutions, il est clair que l’UMA a continué de fonctionner tant bien que mal sur le plan sectoriel, en accordant une place de choix aux problèmes de la jeunesse et de l’emploi. L’UMA dispose dans sa structure organisationnelle, d’un certain nombre d’instances dédiées, une résolution quant au dossier de la jeunesse, un rappel permanent dans l’ordre du jour de la réunion. Elaborer une stratégie globale de la jeunesse tenant compte de l’égalité entre les genres. Cette stratégie se référera d’abord à la stratégie nationale par les différents pays du Maghreb de l’UMA, comme renforcer l’Eurasmus ».
— nadia.de (@DenadiaDe) 1 novembre 2017
Cela dit, même si la conception de l’UMA se traduit par la reconnaissance de la jeunesse maghrébine, et sur la manière de la renforcer, cela n’empêche qu’il serait opportun de déterminer quel modèle d’inspiration ou de soutien l’Union européenne envisage pour l’intégration maghrébine, a souligné pour sa part Andreas Marchetti, politologue, et senior fellow au Centre de recherches sur l’intégration européenne de l’Université de Bonn.
Identifier avant tout les champs de coopération entre l’UE et le Maghreb. Plus de 50% du commerce extérieur se fait avec l’Europe. Selon lui, cette intégration de l’UE avec le Maghreb a pour objectif des intérêts économiques et géostratégiques.
Il conclut: « Les aspects techniques peuvent produire de la valeur ajoutée. C’est la raison pour laquelle, il faut saisir cette fenêtre d’opportunité. Comme on dit toujours, la politique répond toujours à la volonté du peuple ».
Pour comprendre ces phénomènes, il est évident que sur le plan économique, l’Union européenne (UE) satisfait en grande partie ses besoins du marché et réalise une partie croissante de son marché extérieur que ce soit en Tunisie ou ailleurs. Alors que sur le plan politique, les enjeux géostratégiques changent selon les intérêts du moment.
En somme, compte tenu des changements survenus ces dernières années, il convient de souligner, à chaque étape de la construction des relations bilatérales entre l’Union européenne et la Tunisie, la nécessité de renforcer l’approche commune des problèmes et à trouver des solutions d’ensemble.