C’est dans le cadre d’une table ronde que des discussions ont eu lieu aujourd’hui entre les députés et les représentants du FMI ayant pour thème:Les défis économiques et les enjeux budgétaires de la Tunisie. Robert Blotevogel, représentant du Fonds monétaire international FMI en Tunisie, dresse un état des lieux de la situation économique. Interview:
leconomistemaghrebin.com: Quel était l’objectif de la rencontre?
Robert Blotevogel: A l’invitation du Réseau Parlementaire du FMI et de la Banque Mondiale, nous avons rencontré les membres de la Commission des finances de l’ARP. Le FMI travaille en toute transparence et nous avons un devoir envers la société tunisienne d’expliquer nos activités et nos recommandations en termes de politiques économiques.
La rencontre a porté sur la situation macroéconomique en Tunisie à la veille de l’adoption de la loi de Finances. Nous avons pu répondre aux questions des membres de la Commission des finances quant aux activités et points de vue du FMI en Tunisie. Nous espérons avoir pu enrichir le débat public avec notre rencontre d’aujourd’hui.
Quel sont les conclusions de la rencontre?
Les membres de la Commission des finances de l’ARP sont pleinement conscients de l’ampleur des défis pour les finances publiques en Tunisie à l’heure actuelle. La commission apprécie le soutien que le FMI fournit au gouvernement tunisien en termes d’appui financier, d’assistance technique, et d’apport d’expérience internationale dans la mise en œuvre des réformes. Les avis exprimés par les membres de la commission permettront à l’équipe du FMI d’enrichir ses discussions avec le gouvernement tunisien dans les mois à venir.
Comment selon vous se présente l’année 2018?
Les prémices d’une reprise sont bien là. Après deux années où elle a été d’à peine 1 %, la croissance va dépasser les 2 % cette année. Le redémarrage de la production de phosphates, une saison touristique réussie et une bonne année agricole étaient des facteurs importants. Cette reprise est aussi le fruit de la nette amélioration de l’environnement sécuritaire en Tunisie.
En même temps, la situation des finances publiques reste difficile avec un déficit budgétaire qui devrait cette année encore avoisiner les 6 % du PIB et une dette publique frôlant les 70%. L’inflation croissante est également un souci pour les mois à venir.
Le gouvernement a présenté une loi de finances qui vise à amorcer une consolidation budgétaire afin de stabiliser les finances publiques. Parallèlement, de nombreux chantiers de réforme sont entamés—la fonction publique, les entreprises publiques, et le système de sécurité sociale. Leur mise en œuvre sera nécessaire pour créer les conditions favorables à une reprise économique réelle et pérenne.
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