Les résultats de l’étude élaborée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), en collaboration avec BDO, réseau international de cabinets d’audit et de conseil, ont fait ressortir que seulement 28% des dirigeants interrogés ont mis en œuvre des actions pour assurer la transmission de la 2ème à la 3ème génération des entreprises familiales tunisiennes.
Sur un total de 13 groupes ou entreprises familiales tunisiennes, regroupant 18 dirigeants interrogés, dont 33% de la 3ème génération et 67% de la 2ème génération, 72% demeurent insuffisamment préparées à la transmission dont 33% disposent d’un plan de transmission informelle et 28% d’un plan de transmission formelle.
Ainsi, 11% des personnes sondées disposent d’outils d’échange entre actionnaires (pacte d’actionnaires…), 11% ont des règles de gouvernance, 6% ont une formulation d’un projet et de valeurs et aucun interrogé ne dispose d’un plan de transmission avec son successeur, d’identification de repreneur ou de transfert du capital.
Toutefois, 40% d’entre eux exercent une activité industrielle au sein du groupe et seulement 28% ont opté pour une ouverture du capital.
Freins majeurs à la transmission
L’étude a démontré que la transmission est un sujet sensible qui dépend des caractéristiques intrinsèques de l’entreprise familiale.
Les obstacles majeurs de cette transmission se résument en l’absence d’un successeur motivé ou capable, pour des raisons intrafamiliales (conflits…), à cause des difficultés à gérer les disputes au sein de la famille, vu les difficultés à financer la reprise et des perspectives économiques moroses ainsi que dans la complexité des procédures administratives. Néanmoins, il y a toujours moyen de réussir la transmission.
Clés de la réussite
La même source a dévoilé que 28% des dirigeants sondés ont affirmé que la clé de réussite consiste dans la transmission d’un projet et des valeurs, 28% pour l’identification du bon repreneur, 17% pour des outils d’échange entre actionnaires, 11% pour l’élaboration des règles et l’adoption de la gouvernance, 11% pour la transmission du savoir-faire et seulement 6% pour la symbiose avec son successeur.
En outre, la croissance est un élément important pour réussir la transmission familiale. Sachant que les priorités des cinq prochaines années consistent dans le développement de l’entreprise (72%), l’amélioration de l’image de l’entreprise (17%) et la mise en place des règles de bonne gouvernance (11%).
Cependant, 68% des interrogés n’ont pas encore creusé le sujet de transmission de la 2ème à la 3ème génération par souci de vision partagée, avec un flou sur la durée nécessaire pour tout le processus de transmission.
Mais ils se déclarent avoir toujours un plan B, d’où 96% ont pris des dispositions pour assurer la pérennité du groupe ou entreprise en cas de force majeure.
Enjeux
33% des dirigeants interrogés ont précisé que la pérennité de l’entreprise constitue un enjeu majeur pour la transmission de la 2ème à la 3ème génération, contre 28% pour le secteur d’activité.
Toutefois, il a été constaté que la continuité des affaires familiales est déterminante dans la transmission d’où 44% veulent garantir la pérennité et 44% maintenir la rentabilité économique. Sans oublier que 61% d’entre eux pensent que la reprise des projets familiaux doit être méritée.
Vision
Les dirigeants de la 2ème génération s’articulent dans leur vision pour la pérennité de l’entreprise sur le plan B, la consolidation de l’entreprise et la diversification. Par contre, ceux de la 3ème génération se focalisent sur l’ouverture sur l’extérieur (les bonnes pratiques de gouvernance, ouverture du capital…), la transformation digitale et la communication créative.
Au final, les bonnes pratiques se résument, selon les résultats de l’étude, comme suit:
- Miser sur la communication,
- Anticiper la transmission,
- Remettre toujours en cause les outils de gouvernance,
- Mettre en place un conseil de famille, un pacte d’actionnaire, une charte de recrutement de la 3ème génération.