« Tunis, de l’agglomération à la métropole: quelle stratégie d’aménagement-développement ? Quelle gouvernance politique« . Tel est le thème de la conférence-débat, organisée par le Cercle Kheireddine, samedi 4 novembre 2017 à Tunis.
Modéré par l’économiste et ancien ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane, deux invités ont tenté, chacun à sa manière, d’aborder le thème. Il s’agit de l’urbaniste Taïeb Houidi et l’architecte-paysagiste Jalel Abdelkéfi.
Prenant la parole, Jalel Abdelkéfi a rappelé que Tunis a atteint la taille d’une métropole en 2005. Les huit communes du Grand Tunis représentent 11% de la superficie de la capitale, abritant 40% de la population de la métropole dans son ensemble.
Citant quelques exemples, l’intervenant a précisé que l’Ariana compte 17 communes, soit 18% de la superficie totale de la métropole et 22% de la population ; Ben Arous comprend 13 communes et représente 26% de la superficie régionale; la Manouba comprend 10 communes – 44% de la superficie globale et 15% de la population.
Donnant son avis sur les zones du Grand Tunis, l’intervenant a considéré que la banlieue nord (Sidi Bou Saïd, Carthage et La Marsa) constitue un ensemble extrêmement important. Pour ce qui est du littoral sud (Mégrine, Hammam-lif et Ezzahra), il existe une urbanisation littorale très étendue. Dans le même contexte, il a fait savoir que 15 communes rurales sont en cours d’urbanisation et quatre communes urbaines ont été créées en 2016.
L’intervenant a considéré que les communes en question ont une grande diversité. Il a estimé que le nombre des habitants du Grand Tunis atteindra les 3 millions. « En 30 ans la population sur le Grand Tunis a augmenté de plus d’un million (1984-2014) et dans les prochaines vingt années le Grand Tunis verra l’ajout de 860 mille autres habitants », estime-t-il.
Et d’indiquer que d’après les statistiques, la migration interne vers Tunis attire encore des habitants. Toutefois, le grand Tunis est cerné par des bidons villes et la ségrégation sociale est tout fait claire regrette-t-il. Deux problèmes auxquels il faut s’attaquer à savoir : la dégradation du patrimoine et la gestion des propriétés des étrangers.
De son côté, Taïeb Houidi a axé son intervention sur les rapports entre l’urbanisation métropolitaine et ses impératifs, en particulier le transport et le besoin de centralité, en prenant la métropole tunisoise comme étude de cas.
Au début de son intervention, le spécialiste a commencé par rappeler le cadre théorique définissant la ville comme un espace qui se doit de répondre à cinq principales fonctions, à savoir
1/ habiter, 2/ circuler, communiquer, échanger 3/ offrir un cadre de vie de bon niveau en matière d’éducation, de santé, de culture, de loisirs et de sécurité 4/ entreprendre et produire avec facilité, dans un cadre légal et enfin 5/disposer d’institutions solides pour encadrer et réguler ces fonctions.
De même, la centralité pour l’intervenant n’est autre que l’assemblage d’activités économiques, de fonctions politiques et administratives, de pratiques sociales et culturelles et d’infrastructures qui concourent au bon fonctionnement de la ville.
Le transport : source intarissable de problèmes à Tunis
Taïeb Houidi s’est focalisé dans son intervention sur les problématiques du Grand Tunis à l’instar de l’accessibilité et des lacunes du transport. L’agglomération s’organise tant bien que mal, depuis des décennies, pour améliorer progressivement sa desserte en transport.
D’après les indicateurs présentés, il semble qu’un effort louable a été déployé en matière de transport. En effet, 206 lignes et 1050 véhicules existent pour couvrir les besoins en transport. Cependant « on constate encore de nombreuses lacunes en matière de transport intra-quartiers ».
La construction d’un métro léger, commencé en 1985 et dont le réseau a atteint 82 km, TGM compris, la Transtu qui gère 2 réseaux transportant 460 millions de passagers par an et le projet RFR sont les projets les plus marquants en matière de transport urbain.
L’intervenant a regretté le fait que les transports publics restent le parent pauvre du système d’échanges (gares station et opérateurs) et de regretter le fait que les lacunes sont compensées par un système de taxis collectifs individuels et collectifs caractérisés par une grande confusion où dominent les comportements informels.
Par ailleurs, l’intervenant s’est focalisé sur les attributions des collectivités publiques en matière d’urbanisme et de transport. D’après lui, le Code des collectivités locales reste silencieux sur les mécanismes de jouissance de ces compétences en articulation avec l’administration sectorielle : il ne précise pas le rôle de chacun.
A la fin de l’intervention, il a indiqué qu’opposer métropole et développement régional est une bataille d’arrière- garde, qui prend la révolution comme justification. Pour lui, ce sont deux aspects différents du développement mais ils sont complémentaires et s’enrichissent mutuellement, « Tunis ne peut pas se développer sans l’apport des régions et inversement ».
En deuxième lieu, il a considéré que les villes doivent être construites, aménagées et gérées sur une base consensuelle associant l’Etat et les collectivités territoriales et les opérateurs.
La réalisation des projets urbains, d’équipement et de transport doit procéder de décisions et de réalisations partagées. L’Etat ne peut plus et ne doit plus mener de projets comme par le passé « maintenant, c’est le rôle du PPP ».
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Ces déductions auraient dû être évoquées dans une vision précoce qui précède l’aménagement du territoire servant à ces constructions par des lois progressistes et des applications sur terrain.Voyant l’après, on va rapiécer et dépenser beaucoup d’argent pour ne faire que peu.Car la question que j’ai toujours posée, a-t-on vraiment des stratèges qui supervisent les obligations et les projets majeurs et révolutionnaires du futur?
Les conséquences d’une politique d’appauvrissement des régions tout au long du temps de l’indépendance, y compris les années de l’ère des « coopératives » et le temps socialiste avec monsieur Ahmed Ben Salah.Le flou qui domine dans le choix d’un modèle économique phare permettant de remettre les pendules à l’heure et faisant revivre de l’ambition chez des gens qui se voient capables d’être meilleurs avec peu de leurs richesses.Répartissant les investissements équitablement et vous verrez la valeur travail revoir son expansion.Le Tunisien n’est plus dingue; je vous raconte une anecdote avec un « simpliste » à propos de la visite du président BCE à Sousse, vous savez comment ce simpliste a réagi: si khaled, je vous respecte, mais comment vous me parlez de partage équitable dans les projets et le président élargit un stade de 15000 places à un coût de 16 Milliards, inaugure la création d’une piscine au même coût et ne parlons pas d’un projet commercial tout autour de 160 Milliards malgré que le Tunisien veut produire et exporter.J’étais abasourdi par cette démonstration.Les mêmes « mauvais » choix où le Tunisien sent la marginalisation et le mépris; indigne ce malheureux ,même après cette occasion de 2011 pour une vraie réconciliation où tous se serrent l’un contre l’autre et donnent de leur maximum pour ce pays qui en a besoin, …et en a beaucoup besoin.