« Les hommes d’affaires saoudiens sont en train de fuir l’Arabie saoudite depuis juin 2017, raison pour laquelle on devrait les attirer pour investir en Tunisie », a affirmé ce matin le politologue tunisien Riadh Sidaoui, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Le directeur du Centre arabe d’analyses et de recherches politiques et sociales de Genève a considéré que depuis que Mohamed Bin Salmene a été nommé prince héritier, en juin 2017, les hommes d’affaires saoudiens semblent méfiants à son égard. Cette crainte s’est confirmée par le lancement de « la campagne contre la corruption ». « C’est un véritable séisme politique qui frappe le royaume », commente-t-il.
Expliquant l’impact de ce qui se passe en Arabie saoudite sur la Tunisie, Riadh Sidaoui a considéré qu’il n’ y aura pas de répercussions négatives et directes sur la Tunisie mais « il faut transformer le paysage politique saoudien actuel en une opportunité économique pour la Tunisie. Selon lui, au lieu de s’adresser au secteur public saoudien pour lui demander d’investir en Tunisie, il faudrait attirer le secteur privé saoudien, notamment les hommes d’affaires qui quittent le royaume », recommande-t-il.
« Depuis la mort du fondateur de l’Arabie saoudite, la tradition veut que chaque ministère soit confié à un prince, mais là on assiste à un nouveau schéma, à savoir un prince héritier qui accapare à lui seul tout le pouvoir », analyse-t-il.
Riadh Sidaoui: le prince héritier a pris de court ses ennemis
« Une partie de l’argent confisqué aux princes, ministres et autres personnalités ira financer les contrats passés avec le président américain Donald Trump. Je rappelle que le président américain a déjà reçu 460 milliards de dollars de la part du royaume », dit-il.
Pour rappel, un gigantesque coup de filet a mis aux arrêts des dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires en Arabie saoudite lors d’une « opération anti-corruption » qualifiée de « décisive » par les autorités, dimanche 5 novembre. Selon le pouvoir saoudien, il s’agit de onze princes, quatre ministres en exercice et plusieurs dizaines d’ex-membres du gouvernement, dont les comptes bancaires ont été gelés.