A-t-on fait le tour de la question à propos de la situation économique du pays ou encore a-t-on posé les vrais problèmes ? Ce sont autant de questions que le parti Afek Tounes a posées autour d’un débat ayant pour thème :“ Budget 2018 et politique économique », en présence d’un grand nombre d’économistes.
Le chef du parti Yassine Brahim s’est dit sceptique à propos de la croissance économique annoncée par le gouvernement. Il déclare: “Je ne vois pas comment on pourrait atteindre dans les prochains mois 2.5 ou encore 3% de croissance car nous sommes encore loin des prévisions escomptées ».
Abderrazak Zouari, un expert en économie, a fait savoir que le gouvernement n’a d’autres choix aujourd’hui que d’augmenter les impôts pour couvrir les dépenses. Or le budget n’est pas destiné à collecter des fonds uniquement mais doit être l’instrument d’une politique économique. En fait, ajoute-t-il » l’Etat doit avoir une politique budgétaire et monétaire à la fois. Cependant, sans les réformes structurelles, il n’y aura pas de croissance au-delà de 3% ».
Par ailleurs, Hakim Ben Hammouda, ancien ministre des Finances et économiste, a mis l’accent sur la couverture du dépassement budgétaire, à hauteur de de deux milliards de dinars, principalement dû aux augmentations salariales octroyées, outre le financement des diverses subventions, ce qui a nécessité la mise en place d’une loi de finances complémentaire.
Il a conclu: » Tout comme chaque année on revient à la case départ, car nous sous-estimons les recettes et les dépenses. Ce qui crée un déséquilibre financier chaque année. D’où l’absence d’une politique économique claire et surtout l’absence d’une visibilité pour les prochaines années à venir ».