Lors de son audition vendredi 17 novembre par la Commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables a dressé un état des lieux de la production de phosphate.
Des chiffres et une multitude de pourcentages rapportant la situation dans les sites de production de phosphate, du pétrole et du gaz et les objectifs du ministère ont été mis en avant pour livrer aux membres de la commission une idée claire sur le secteur de l’énergie et des ressources naturelles.
Hausse de la production, mais c’est insuffisant
Hausse de la production, mais c’est insuffisant
S’agissant de la production de phosphate, elle a atteint 3,85 millions de tonnes à fin octobre 2017, soit une hausse de 35% en comparaison de la même période de l’année 2016. Ce niveau de production reste très en deçà de la capacité réelle des zones de production. «C’est insuffisant ! », souligne le ministre qui a annoncé que les pertes sont estimées à 350 millions de dinars pour la Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG) et de 1050 millions de dinar pour le Groupe Chimique Tunisien.
Des chiffres à l’export en baisse
S’agissant des prévisions d’ici la fin de l’année en cours, le ministre a estimé que la production de phosphate atteindra, dans le meilleur des cas, 4,5 millions de tonnes. Le chiffre d’affaires à l’export de phosphate pour toute l’année en cours atteindra 500 millions de dollars, soit une baisse de 12% par rapport à 2016.
Revendications sans fin
Selon les chiffres présentés, le ministre a affirmé que la production de phosphate dans le bassin minier est confrontée à plusieurs difficultés dont notamment les mouvements sociaux et les revendications sociales liées à l’emploi et au développement régional. Les mouvements sociaux et les sit-in ont aggravé la situation de la CPG. Le recrutement de centaines d’employés a ravivé de nouvelles revendications.
La production de phosphate et de pétrole – fer de lance parmi les sources financières importantes pour le budget de l’Etat – reste encore insuffisante mais elle s’améliore. Avec l’amélioration des recettes touristiques, la hausse de 35% de la production du phosphate a constitué en effet une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie tunisienne.