Calme, franche et directe, la présidente de la centrale patronale UTICA, Mme Ouided Bouchamaoui, l’était lors de l’interview qu’elle a accordée dans la soirée du 20 à la chaîne nationale Al Wataniya 1.
Interrogée à la fin de l’interview sur les prochaines échéances électorales de 2019, la présidente de l’UTICA a affirmé qu’elle n’a pas d’ambitions politiques, sans préciser si elle va se représenter ou non à la présidence de l’UTICA lors de son prochain congrès qui se tiendra le 17 janvier 2018. « Les choix des politiques économiques, c’est ce qui nous intéresse« , a-t-elle dit.
Mme Bouchamoui a rappelé la position de la centrale patronale quant au projet de loi des finances pour 2018, les solutions pour booster le développement régional, l’investissement et les exportations, l’approche à adopter pour sauver les caisses sociales et les entreprises publiques, la solution pour la caisse générale de compensation et les rapports entre la centrale patronale et l’UGTT.
Investissement: la bureaucratie l’emporte !
Pour elle, la situation est encore difficile parce que plusieurs réformes prévues n’ont pas encore été réalisées, notamment en ce qui concerne les incitations aux jeunes promoteurs dans les régions. « Il n’y a pas de grandes avancées en matière de décentralisation. Les jeunes et nouveaux promoteurs dans les régions sont encore confrontés à plusieurs obstacles. Il y a un grand problème de bureaucratie qui handicape la réalisation des projets« , explique Mme Bouchamaoui.
Traitant du PLF 2018, Mme Bouchamoui l’a considéré comme une loi fiscale et non pas une loi de finances. Elle a été directe : « La loi de finances 2018 doit instaurer l’équité fiscale et exonérer l’investissement ».
Et d’ajouter qu’il faut appliquer la loi pour lutter contre l’évasion fiscale, faire face au marché parallèle et instaurer l’équité fiscale.
Pour sauver les entreprises publiques en difficulté, l’Etat devrait, selon Mme Bouchamoui, garder les secteurs stratégiques comme la STEG et la SONEDE et procéder à un audit en vue de changer le mode de gouvernance des entreprises publiques déficitaires, encourager les énergies renouvelables et accélérer la réalisation des grands projets. « La réalisation des grands projets (Port en eaux profondes, autoroutes,..) incombe grandement à l’Etat « , a-t-elle dit.
Accélérer la réalisation des grands projets
Interpellée sur les produits dont l’importation sera limitée, Mme Bouchamoui n’a pas manqué de préciser que cette mesure va accabler davantage les PME, faire baisser leur compétitivité et encourager les circuits informels !
Pour la Caisse générale de compensation qui grève le budget de l’Etat, il fallait, selon Mme Bouchamoui, identifier les familles nécessiteuses et les ménages vulnérables et procéder à un système de ciblage des Tunisiens devant profiter des subventions.
S’agissant des futurs projets de la famille Bouchamoui, la présidente de l’UTICA a annoncé que plusieurs projets sont prévus, notamment dans la transformation agricole.
Pour conclure, Mme Bouchamoui a tenu à préciser que la relation entre l’UTICA et l’UGTT est fondée sur le respect mutuel. « Notre destin est commun », a conclu la présidente de la centrale patronale.