Qui ne s’est jamais plaint du stress au travail ? Devenu presque une évidence dans le milieu professionnel, le stress est pourtant l’un des facteurs qui contribuent le plus à faire baisser la productivité.
Une étude française menée par le cabinet d’expertise en matière de santé psychologique au travail, STIMULUS, sur une population de 32 137 salariés travaillant dans 39 entreprises de secteurs d’activité très variés, entre mi-janvier 2013 et mi-juin 2017, met la lumière sur ce phénomène dont on ne soupçonnait pas l’ampleur.
Les résultats de l’étude montrent que près d’un quart des salariés sont dans un état d’hyperstress. Autrement dit, ils subissent un niveau de stress qui comporte un risque pour leur santé : dépression ou même risque de maladies cardiovasculaires.
L’étude montre par ailleurs que 51% des salariés affirment connaître peu de stress.
Les niveaux de stress touchent sans grande différence les hommes et les femmes avec respectivement des taux de 28 et 20% pour les cas d’ hyperstress et 46 et 55% pour les salariés avec peu de stress. Que l’on soit cadre ou pas, le risque d’être en hypertress est quasiment le même avec des taux respectifs de 24 et 23%.
Par contre, le secteur d’activité influe fortement sur les niveaux de stress ressenti. Les secteurs les plus fortement touchés sont ceux de « la santé humaine et des actions sociales », des « arts, spectacles et activités récréatives », des « services » et des « activités financières et d’assurance » avec des taux respectifs de 42%, 31%, 29% et 28% de salariés en hyperstress.
D’un autre côté, les secteurs des « transports et entreposage », du « commerce », de « la production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution » et de « l’industrie manufacturière » exposent à des niveaux moins élevés de stress , avec des taux respectifs de 20%, 21%, 21% et 21% de salariés en hyperstress.
L’âge a son impact sur le niveau de stress perçu, les « 40–50 ans » et les « plus de 50 ans » sont en effet selon l’étude les plus touchés par le stress (avec respectivement 27% et 26% de cas en hyperstress). A l’opposé, les plus jeunes et plus précisément, les « moins de 30 ans », ressentent des niveaux inférieurs de stress (20% d’hyperstress).
Ces chiffres pourraient-ils être transposables à la réalité tunisienne ? Des études seraient nécessaires pour apporter des réponses à ce phénomène qui freine l’épanouissement au travail et finit inévitablement par diminuer la productivité.