Tant attendues par les différents intervenants dans le domaine de l’enseignement supérieur, Les assisses nationales de mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique se tiennent le 1er et 2 décembre à Hamammet. leconomistemaghrebin.com y était.
La réforme, ça ne date pas d’hier
En effet, en mai 2011, le ministère s’est engagé à réformer l’enseignement supérieur. Octobre 2011, une commission tripartite, composée des représentants du ministère, syndicalistes et représentants des universités ont commencé leurs travaux.
Cela a donné lieu à la signature d’un accord cadre en décembre 2011. Cependant, le parcours a connu deux grandes ruptures : de janvier 2012 à mai 2012 et de septembre 2013 à mars 2014.
Une stratégie de réforme a été mise en place au mois d’octobre 2014, validée par le Conseil des universités au mois de janvier 2015.
Une troisième rupture ne manque pas de ponctuer le chemin de la réforme (janvier 2015 – septembre 2016). Les commissions ont été composées au mois de septembre 2016. Ces commissions ont travaillé de septembre 2016 à novembre 2017. Au mois de septembre 2016, leurs travaux ont été validés au mois de novembre 2017, un mois avant la date des assises.
Une réforme à six objectifs et quatre axes
Cette réforme qui se veut globale et ciblée comprend six objectifs majeurs à savoir : 1/ revoir l’employabilité 2/ l’amélioration de la qualité de la formation et le soutien de la formation des formateurs 3/ promouvoir la recherche et l’innovation 4/ gouvernance et amélioration de la gestion des ressources 5/ revoir la carte des universités entre les régions 6/ améliorer la vie universitaire.
Il s’agit d’une réforme qui cible quatre axes. Chaque axe comprend plusieurs volets. Les axes en question sont : formation et pédagogie, recherche et innovation, gouvernance globale et œuvres universitaires. Les axes en question sont repartis à 25 volets qui incluent toutes les problématiques du monde de l’université et de la recherche scientifique, sur toutes ses facettes.
Recherche et développement, sources inépuisables pour la croissance économique
« Dans les années 80, nous ne sommes rendus compte que recherche, développement et innovation sont les sources de la croissance économique et jusqu’à maintenant, il n’existe pas d’autre études qui démontrent l’existence d’autres sources de la croissance économique ». Affirme Taoufik Rajhi, ministre-conseiller auprès du Chef du gouvernement, chargé du suivi des réformes majeures, lors de son intervention à la place du Chef du gouvernement qui n’a pas assisté à l’événement.
Taoufik Rajhi a indiqué que la réforme de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique est une réforme structurelle et principale à la fois. « Enseignement supérieur et recherche scientifique sont intimement liée aux sources de développement et nous cherchons depuis des années à changer le modèle de développement » dit–il.
Le ministre conseiller a fait savoir que l’approche participative qui a été utilisée dans les autres réformes est la même qui va être appliquée à la réforme de l’enseignement supérieur. Dans la même approche, il a indiqué que la réforme ne peut réussir que si elle répond aux critères internationaux dé l’enseignement supérieur.
De même, il a indiqué que les réformes doivent être en cohérence avec l’intérêt général. Le ministre a déclaré qu’il faut se focaliser sur l’indépendance financière et administrative des universités et l’amélioration des ressources humaines.
De la nécessité de miser sur les ressources humaines pour réussir
De son coté, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi Faouzi Abderrahmane a déclaré qu’il s’agit d’une réforme attendue par tous les Tunisiens. Le ministre a indiqué que le travail du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi doit converger avec celui du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique à plusieurs niveaux.
D’après le ministre, le premier sujet d’intérêt commun entre les deux ministères est le sujet du développement des ressources humaines. Développer les ressources humaines pourrait faire sortir la Tunisie de la crise économique et sociale dont elle souffre indique-t-il.
Faouzi Abderrahmane a rappelé que les universités tunisiennes ont fait accroître la demande d’emploi de 58 mille diplômés de l’enseignement supérieur en 2016 et les centres de formation professionnelle de 28 mille diplômés Par ailleurs, le ministre a indiqué qu’il faut être conscient du changement dans le monde à plusieurs niveaux et de s’inscrire dans la perspective d’une montée en régime de la valeur ajoutée.
Oui pour une université du futur
Prenant la parole Slim Khalbous a indiqué lors de son intervention que le projet de réforme est un projet qui s’est fait dans une approche participative. Exposant sa vision pour l’université du futur, le ministre a plaidé pour une université tunisienne ouverte sur le monde, où la bonne gouvernance et l’innovation règnent.
Il a souligné l’importance de garder les acquis de l’université tunisienne. Revenant sur la réforme, il a fait savoir que 10 commissions ont pris soin de préparer la réforme.
Interpellé, en marge de l’événement sur le phénomène des fuites des compétences, Slim Khalbous a indiqué que la fuite des cerveaux est un phénomène normal dans un pays qui passe par des problématiques économiques. Le ministre a indiqué qu’il faut essayer de retenir les compétences tunisiennes dans un certain nombre de domaines dont la Tunisie a besoin.Par ailleurs, le ministre à appelé les compétences tunisiennes à l’étranger à garder le contact avec le pays.
Concernant le classement des universités tunisiennes, le ministre a fait savoir que le ministère s’est penché sur ce volet depuis deux ans afin de l’améliorer. Le ministre a indiqué qu’en 2010, aucune université tunisienne ne figure parmi les 6000 premières universités.
» en 2016, deux universités tunisiennes figurent parmi les meilleures milles universités. » dit-il et de continuer : » pour l’année 2017 nous avons deux universités parmi les meilleures 700 premières universités et 4 ou cinq universités tunisiennes parmi les meilleures universités ce qui constitue une première » affirme-t-il.
« l’Université Tunis El manar est la neuvième à l’échelle africain et la première à l’échelle tunisien et 700ème au niveau mondial. Pour l’Université de Sfax, le ministre a précisé qu’elle est la deuxième université à l’échelle tunisienne, 13ème à l’échelle africaine et 760 à l’échelle mondiale. » indique le ministre.
Pour rappel, le bureau exécutif de l’UGTT a boycotté l’événement. Il a appelé le ministère » à respecter la démarche participative dans toutes ses décisions ». Notons par ailleurs que le ministre, tiendra une conférence de presse, demain, à Hammamet pour exposer les recommandations des assises.
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