Invité à la séance inaugurale du 2e congrès de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT), l’universitaire et ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi,a affirmé, dans un ton critique, que la période post-révolution a été marquée par le populisme et la démagogie.
En réaction à une étude sur l’état des lieux des principaux indicateurs économiques et sociaux, M. Dimassi a affirmé la nécessité d’améliorer la compétitivité et la productivité des entreprises tunisiennes pour pouvoir partager la richesse de façon équitable et équilibrée. « Si on ne produit pas, on ne peut pas espérer des augmentations de salaires et on ne partagera que la pauvreté », a-t-il dit.
Et d’ajouter qu’un meilleur partage de la richesse permet d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Selon lui, l’amélioration du pouvoir d’achat stimule la consommation, un des moteurs de la croissance.
Pour M. Dimassi, l’augmentation des salaires en l’absence d’une amélioration de la productivité est très dangereuse et pourrait provoquer en première étape une grave crise économique, sociale et politique.
Optimiste, Houcine Dimassi a souligné que l’instauration du pluralisme syndical est une forme de lutte contre la spéculation qui est, selon lui, mère de toutes les crises et présente un vrai danger pour le pays.
« J’ai confiance en la CGTT. J’encourage le pluralisme syndical. Fini le temps d’un seul parti, fini le temps d’un seul syndicat, fini le temps d’un seul patronat », a-t-il rétorqué.
Marqué par la présence d’un bon nombre d’invités étrangers et nationaux, le 2e congrès de la CGTT sera clôturé aujourd’hui à Hammamet pour élire un comité directeur constitué de 41 membres qui, à son tour, élira un bureau de 11 membres avec une représentativité importante et réelle des femmes et des jeunes.