En réponse aux questions des députés, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Mme Naziha Laâbidi a déclaré hier, lors d’une séance plénière tenue à l’ARP, que 4 femmes sur 5 en Tunisie subissent de la violence.
Dans le même contexte, la députée Sameh Bouhaouel du bloc Al Horra a souligné qu’on est encore loin de l’application effective des dispositions de la loi de la lutte contre la violence faite aux femmes.
Mbarka Aouainia, du Front Populaire, a pour sa part, souligné que la violence à l’égard de la femme tunisienne est le résultat de problèmes économiques et financiers. « Le transport de la femme rurale est lamentable. Les droits de la femme ne doivent pas être fragmentés », a-t-elle ajouté.
L’avis de Mme Aouainia a été partagé par Chafik Ayadi du Front Populaire qui a rappelé que les choix économiques et sociaux sont les principales causes de la situation économique actuelle de plusieurs femmes.
Mehrezia Laâbidi, députée d’Ennahdha, a souligné l’importance d’améliorer, dans l’urgence, les conditions de vie des femmes ouvrières, notamment les femmes rurales.
Héla Omrane, de Nidaa Tounes, a, quant à elle, indiqué que la loi de l’élimination de la violence à l’égard des femmes montre l’importance de l’effort fourni par le ministère.
« La Tunisie est l’un des premiers pays qui ont aboli l’esclavage et nous voilà face à un nouveau type d’esclavage à l’égard des filles mineures chez les gens aisés« , a-t-elle déploré.
Mme Naziha Laâbidi a rappelé que le ministère œuvre à établir une stratégie optimale de communication pour promouvoir les actions menées au profit des femmes et l’image de la femme dans les médias et dans les programmes éducatifs.
« L’autonomisation de la femme est un programme établi par le ministère de la femme en partenariat avec la BTS et mis à la disposition de la femme en situation de chômage. L’accord des crédits se fait sans taux d’intérêt pour les deux premières années », a annoncé la ministre.
Les débats et les interventions des députés consacrés à la discussion du budget du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance ont notamment évoqué la situation de la femme, de l’enfance, des personnes âgées, les crèches et jardins d’enfants, le problème du divorce, l’image de la femme dans les médias, l’autonomisation et la violence faite aux femmes et l’égalité homme-femme.
Après la clôture du débat général, le budget du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance pour 2018 a été voté 88 pour, 7 contre et deux abstentions.