Patrice Bergamini, chef de la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie, a été ce matin l’invité de la radio Express FM. Patrice Bergamini a notamment évoqué la question du classement par les ministres européens de l’Economie et des Finances, de la Tunisie sur la liste des paradis fiscaux.
L’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie a déclaré que cette liste est le résultat d’un long processus et donc ce n’est pas quelque chose qui est arrivé par hasard ou par accident . « Ce processus a démarré il y a plus d’un an. Aujourd’hui, il est regrettable de constater qu’on aurait pu répondre avec davantage de célérité aux questions mises sur la table dans le cadre de l’élaboration de cette liste, notamment les questions d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent et la lutte contre le financement du terrorisme », explique M. Bergamini.
Et d’ajouter que la question n’est plus de savoir pourquoi la Tunisie se retrouve sur cette liste alors que d’autres pays posent aussi problème en ce qui concerne l’évasion fiscale, mais la question fondamentale est comment on en sort le plus rapidement possible ?
Patrice Bergamini a annoncé qu’il rencontre ce matin le chef du gouvernement Youssef Chahed et tous les ambassadeurs de l’Union européenne en Tunisie pour discuter de ce sujet et fixer un plan de sortie de crise.
Interrogé sur les décisions et solutions pour sortir de cette liste, Patrice Bergamini a souligné que la Tunisie a les moyens pour répondre aux problématiques posées dès le début de l’année 2018 parce la réunion des ministres européens de l’économie et des finances est prévue pour le 23 janvier prochain.
« Je pense qu’on doit arriver à une solution très facilement et se remettre sur les rails. Le partenariat est fondamental pour la Tunisie et pour l’Union européenne. Il y a un partenariat d’exception entre Bruxelles et Tunis. Le président BCE effectuera la semaine prochaine une visite à Paris », a annoncé M. Bergamini.
Il a considéré que la décision des ministres européens de l’économie et des finances n’est pas une erreur. « On doit travailler davantage sur les sujets d’équité et d’évasion fiscales en matière d’offshore et de prestataire de services financiers. Si les clarifications avaient été fournies en temps utile on n’en serait pas là. Je suis convaincu qu’on va arriver à une solution et faire preuve de détermination. La coopération entre la Tunisie et l’UE n’est pas remise en cause. », explique M. Bergamini.
Comment s’en sort-on de cette liste ?
Pour répondre à cette question, Patrice Bergamini a insisté que la décision est tunisienne. « Nous sommes disponibles pour sortir de cette crise au plus vite. Nous essayerons d’aboutir à un consensus pour dire qu’il faut aller vite et tourner cette page, récupérer le coup et sortir de cette situation. Je propose que les officiels tunisiens se déplacent à Bruxelles », ajoute Patrice Bergamini.
Interrogé sur l’impact économique de cette décision, M. Bergamini a précisé qu’elle n’a pas d’impact sur la coopération entre la Tunisie et l’Union européenne et qu’il n’y aura pas de sanctions européennes contre la Tunisie.
Il a, dans ce contexte, rappelé que l’enveloppe totale dédiée à la coopération est de 1.2 milliard d’euro pour les deux à trois prochaines années.
Patrice Bergamini a, à la fin de son intervention, adressé un message à l’adresse des opérateurs économiques pour les appeler à temporiser parce qu’on doit régler ce problème dans les meilleurs délais et sortir très rapidement de cette impasse.
Patrice Bergamini a, par la même occasion, annoncé que le commissaire européen au transport effectuera lundi une nouvelle visite en Tunisie pour signer le fameux traité Open Sky qui aura des répercussions positives pour les opérateurs économiques, notamment dans le secteur du tourisme, un des piliers de l’économie tunisienne.