L’enjeu est stratégique quand on parle de la mise en oeuvre des projets d’énergies renouvelables. Accélérer leur mise en œuvre avec le double objectif de porter leur part dans la production d’électricité à 30% à l’horizon 2030 et d’accroître la création d’emplois : tel est l’objet de la conférence qui se tient les 7 et 8 décembre à Tunis.
Cette conférence est organisée par le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables avec le concours de l’Agence nationale de Maîtrise de l’Energie et l’appui du PNUD, ayant réuni plus de 300 participants, entre institutionnels, élus, experts et professionnels.
La Tunisie a adopté un Plan solaire qui a été actualisé en affirmant l’objectif de 30% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Aussi, une batterie de textes juridiques et réglementaires, notamment la loi sur la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (loi 2015-12 du 11 mai 2015), le décret fixant les conditions et les modalités de réalisation de projets et de vente à la STEG (décret 2016-1123 du 24 août 2016) et celui relatif au fonctionnement et à l’organisation du Fonds de Transition énergétique (décret 2017-983 du 26 juillet 2017) instaurent un cadre favorable au déploiement du Plan solaire tunisien (PST).
Plus concrètement, l’objectif est d’atteindre, à travers des entreprises privées, une capacité renouvelable de 210 MW entre énergie éolienne et énergie solaire photovoltaïque sur la période 2017-2020. Il s’agit d’un appel à projets lancé le 11 mai 2017. Les développeurs et investisseurs potentiels ont cependant évoqué des difficultés rencontrées, notamment au niveau de l’accès au financement (bancabilité des contrats de vente à la STEG).
Une des participantes, Amira Rachid, gérante d’Arsolaire ingénierie worldwide, une société tuniso-italienne, évoque les obstacles rencontrées. Elle précise: « On a parachuté des décisions aux agents administratifs sans leur faire faire une formation préalable adéquate. Or il y a des choses qui doivent être faites en parallèle. En tant qu’investisseurs, nous prenons les risques et nous les suivons jusqu’au bout. Nous étions soumis à un cahier des charges qui nous contraint de prendre des investisseurs étrangers car sinon nous n’aurions jamais pu répondre aux critères exigés car en Tunisie, c’est nous qui assumons tous les risques potentiels sur le marché local ».
Selon elle, il faut aplanir les difficultés. Débattre des difficultés rencontrées et, ensuite, élaborer des recommandations qui font l’objet d’un plan d’action détaillé avec les mesures à adopter, clarifiant les rôles et responsabilités des acteurs.
Les travaux s’articulent autour de quatre axes principaux, à savoir le cadre réglementaire et institutionnel régissant les énergies renouvelables, la gouvernance et le financement du Plan solaire et les défis et opportunités du système électrique.
Anouar Maârouf, ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, a évoqué l’importance de travailler sur le contrat de vente de l’électricité, tout en déclarant: « Il faut plancher davantage sur les termes de ce contrat et clarifier davantage les clauses juridiques ».
A noter que plusieurs experts ont pris part à la conférence pour enrichir les discussions et apporter une vision régionale et internationale, en plus du partage d’expériences d’autres pays.