Elles sont des reporters de guerre qui sacrifient leur vie pour faire du journalisme un métier aussi féminin que masculin, au-delà des stéréotypes. Les événements dans des zones de guerre les poussent également à faire un travail d’investigation sur la guerre.
Rencontrées lors du congrès international sur le thème: “The role of media in bridging the gender gap”, organisé par le Centre jordanien des femmes journalistes et le Centre des études de la femme, en collaboration avec la GIZ, tenu les 4 et 5 décembre à Amman, dans le cadre du projet “Ana hunna” ( Je suis là, I am here) elles nous confient leur quotidien. Elles osent et partent à l’aventure.
En quoi consiste le métier de reporter qui est d’évidence à risque ? Dans un premier temps, » bien sûr, il y a toujours une première fois », dit Nebrass el Maamouri, journaliste irakienne : “On privilégie les hommes, les vieux clichés ont la peau dure. Alors que leurs connaissances sur le terrain ne sont pas meilleures. Il suffit de savoir précisément où l’on va se rendre et pourquoi. L’initiative de couvrir les reportages de guerre émane de nous les femmes”.
“D’ailleurs, il y a moins d’un mois, une amie journaliste s’est fait tuer par Daech. Et personne n’a réagi, alors que s’il s’était agi d’un homme, cela aurait pris une autre ampleur”, nous confie-t-elle.
Elles sont plusieurs comme Nebrass plus que jamais déterminées à couvrir les événements de guerre, tout en mettant en balance les risques encourus.
Quant à Mayssa Abou Ghazalla, reporter palestinienne, elle nous apprend que les journalistes palestiniens – homme ou femme – doivent affronter les exactions des autorités israéliennes, qui vont jusqu’à l’emprisonnement, aux restrictions des mouvements et au harcèlement. Beaucoup de journalistes ont été tués ou blessés. À Gaza, Il faut de la résistance pour avoir ce que l’on veut. Notre quotidien s’est devenu la guerre”.
Pour Reem D. Dhaoudi, journaliste palestinienne, rêve de voir la Palestine libérée du joug israélien avec Al-Qods pour capitale : » Il faut que ça cesse, l’armée israélienne a bouffé tout notre territoire. Le moment est déterminant pour la suite des événements ».