Hédi Larbi, conférencier à Havard University, ancien ministre de l’Équipement et membre du parti Albadil Ettounsi, a donné son éclairage sur le projet de loi de finances 2018, lors d’une interview accordée à leconomistemaghrebin.com.
Hédi Larbi a commencé son analyse en rappelant que le budget de l’Etat et la loi de finances sont deux instruments qui se complètent « et qui doivent traduire la politique économique du pays mais cette politique économique du pays on ne la voit pas. Elle n’est pas claire dans le projet », considère-t-il.
Les réserves de Hédi Larbi
Par ailleurs, l’ancien ministre a affirmé que la période de préparation du PLF 2018 n’était pas suffisante. « On a passé tout l’été à penser à la manière de changer les membres du gouvernement au lieu de se pencher sur la préparation du programme économique, sur la manière de réformer l’économie, sur les mesures à prendre pour commencer à s’engager dans le rétablissement de l’équilibre budgétaire et les finances publiques», regrette-t-il.
Dans le même sillage, Hédi Larbi a considéré que trop de temps a été consacré pour discuter des sujets « qui ne sont ni utiles , ni nécessaires ». Tout cela a causé beaucoup de distraction et a probablement gêné l’équipe chargée de la préparation du budget d’après lui.
De même, notre invité précise : « Tout a été préparé à la hâte sans mûre réflexion ni évaluation opportune des mesures prises dans ce PLF, ce qui fait qu’il n’est pas facile de juger les mesures en question. »
Il n’a pas manqué de faire remarquer qu’à tout prendre le PLF 2018 contribuera à n’en point douter à aggraver la pression fiscale et, partant, l’inflation et la hausse des prix. Quant à la croissance tant claironnée, les mesures du PLF 2018 n’auront évidemment pas un effet immédiat sur elle, tant s’en faut. Puisque : » elles ne seront mises en place, au meilleurs des cas, que fin 2018 début 2019, pour avoir un impact début 2020 », explique-t-il.
Afin d’illustrer ses propos, notre interlocuteur est revenu sur la ligne de crédit dont l’objectif est de soutenir les PME : « La mise en place d’une ligne de crédit au niveau réglementaire et la manière avec laquelle elle va être utilisée par les PME, l’évaluation des dossiers des PME pour juger si elles sont éligibles ou pas, nécessitent un délai de deux ans en étant optimiste », indique-t-il.
Le projet de loi de finances 2018 ne constitue pas un projet de société, avance l’ancien ministre de l’Équipement : « C’est un acte particulièrement isolé pour répondre aux besoins de l’année 2019 » conclut-il.
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