Farouk Bouasker, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a déclaré sur les ondes radiophoniques, en ce mercredi 13 décembre, que la majeure partie des partis politiques ont demandé un nouveau report des élections municipales fixées pour le 25 mars 2018, lors de leur rencontre ce mardi avec les membres de l’ISIE. Cette demande intervient expressément de la part des trois partis Nidaa Tounes, Ennahdha, et l’Union patriotique libre (UPL).
Il a fait savoir qu’ indépendamment de leur suggestion, l’ISIE est prête à organiser les élections municipales à la date prévue, soit le 25 mars 2018, et que tout report ne fera que décrédibiliser l’instance.
Et d’ajouter: « Il est important de définir le calendrier électoral afin de mieux organiser les élections municipales. Tout comme il ne faut pas oublier, que nous devons organiser les élections régionales, les conseils municipaux ».
Et de poursuivre: « Or si la majorité des partis politiques voient d’un mauvais œil la tenue du 25 mars, sous prétexte que le code des collectivité locales n’a pas été encore adopté, je leur dirais qu’aucune législation ne l’impose car il est tout à fait possible de les organiser sans l’adoption de ce code ».
Par ailleurs, M. Bouasker a fait savoir qu’une réunion de concertation est prévue aujourd’hui avec le chef du gouvernement pour fixer une fois pour toutes la date des Municipales, avant la publication dans le Jort le 25 décembre 2017.
Dans une déclaration récente, Jinan Limam, enseignante universitaire à la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, a fait savoir que le report des élections municipales signifie pour les citoyens le statu quo institutionnel au niveau de la gestion des municipalités puisque les délégations spéciales, à savoir les structures provisoires désignées par le chef du gouvernement et présidées par des délégués ( appartenant à l’administration déconcentrée mais qui se trouvent à la tête d’une structure décentralisée) continueront à gérer les affaires courantes avec zéro légitimité et une efficacité très limitée. Le report est synonyme aussi de maintien de l’état chaotique de nos villes au niveau des services et des structures de proximité, de la détérioration de la qualité de la vie ainsi que de la persistance du mal-être et de la crise de confiance vis-à-vis du pouvoir politique.