« La parole vraie », (une boutade ? Que non!), Youssef Chahed l’avait lancée devant un peuple désabusé, une classe politique délabrée, une situation économique, le moins qu’on puisse dire catastrophique et ce,en dépit de quelques signes positifs dans le tourisme et…pour l’année prochaine, l’agriculture grâce à Dieu (une hirondelle qui ne fera pas le printemps de l’économie du pays qui a semble-t-il lancé le Printemps arabe), une jeunesse totalement en dehors des circuits officiels de l’expression et de l’action politique et dans tous les domaines, une jeunesse dont la majorité, 7 ans après sa révolte contre le chômage et l’injustice, n’a pour unique rêve que de quitter le bled, d’aller sous des ciels plus cléments où avoir sa place au soleil…
Aujourd’hui, que les débats budgétaires s’achèvent, que les Tunisiens vont fêter l’année 2018, dans la joie, malgré les attentes des oiseaux de mauvais augure, nous revoilà devant la nécessaire parole vraie, même si elle ne débouchera pas forcément sur de bonnes réponses aux interrogations et attentes des citoyens, car rien ne vaut la vérité et toute la vérité.
Nous vivons le plus grand virage et le plus délicat de la Tunisie des faits et des idées économiques et politiques.
Près d’un demi-siècle après le démarrage de notre économie, promettre de dire la vérité par un chef de Gouvernement cache une misère politique sans précédent. Avoir besoin de le dire prouve l’absence de toute vérité et authenticité dans la parole donnée par les héros de la politique politicienne, chez nous. Ailleurs aussi. Qu’importe ?!
Nous avons tellement reculé ces sept dernières années qu’il faudra longtemps, très longtemps, pour que la machine industrielle, totalement déstructurée par la déferlante des marchés parallèles qu’il faut beaucoup de temps, d’efforts et de courage pour arrêter l’hémorragie des usines qui ferment, comme c’est le cas dans le textile, les maroquineries, les chaussures…
La Tunisie, en 2018, ira tout de même loin, parce qu’elle a bien touché le fond. Cette fleur piétinée, cette Tunisie aimée.
Le pays ne manque pas d’atouts, mais il lui manque l’essentiel, la force de la loi et l’autorité de l’Etat dans le respect du droit. Une nouvelle manière de faire la politique est nécessaire. C’est urgent de la commencer et de l’enraciner.