Intervenant sur les ondes radiophoniques, Habib Karaouli PDG de CAP Bank a présenté la nécessité de revoir la situation des banques publiques. Dans ce contexte, il a annoncé qu’il est en train d’élaborer une étude qui porte sur la création d’un pôle bancaire public dont l’objectif est de promouvoir l’investissement.
Répondant à une question relative aux besoins de la création d’un tel pôle, l’intervenant a fait savoir qu’il aidera l’Etat à traduire sa stratégie et ses objectifs et lui permettra d’éviter l’endettement extérieur et intérieur.
La démarche qu’il propose se base sur les lois existantes. A cet égard, il a affirmé que le dispositif règlementaire actuel permet de tout faire. Il n’existe pas de besoins spécifiques nécessitant l’élaboration de nouveaux textes juridiques.
Dans le même contexte, M. Karaouli a souligné la nécessité de mettre en place une cellule capable d’anticiper les événements dans le secteur bancaire. Évoquant l’importance du digital, il a fait savoir qu’un nombre considérable de banques européennes a fermé ses agences pour les transformer en agence en ligne et ce dans le cadre de la digitalisation. Pour appuyer ses propos, il s’est référé à l’exemple de Société générale. «C’est la fin d’un modèle», commente-t-il.
«Le client a besoin d’un contact permanent avec sa banque pour assurer le suivi de ses opérations et de ses besoins. Le client a devancé sa banque en matière de digital. Alors que les banques se disputent les rues et les avenues stratégiques pour mettre en place leurs agences en Tunisie, dans d’autres pays les banques ont basculé vers les agences en ligne.»
Revenant sur l’intervention de l’Etat dans le secteur bancaire, Habib Karaouli, a indiqué que «quand on protège trop le secteur, on aura ce qu’on appelle la revanche du marché, à savoir un système parallèle qui peut être plus efficace».
Le secteur bancaire en Tunisie est dispersé d’après intervenant. La Tunisie compte 24 banques, mais seules six banques accaparent 70% du marché. Dans le même contexte, il a regretté le fait qu’il n’existe aucune banque tunisienne qui soit capable d’accompagner l’investisseur tunisien à l’étranger. Par ailleurs, il a regretté le fait qu’aucune banque tunisienne ne figure dans le top 50 des banques africaines. A cet égard, il a indiqué que la BIAT est 57ème à l’échelle africaine et 21ème à l’échelle maghrébine.