Dans le cadre du projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur du secteur textile et habillement (Com-Texha), une cérémonie de clôture de la phase I a été organisée aujourd’hui par le Centre de commerce international en collaboration avec l’Ambassade de Suisse à Tunis.
Faouzi Ben Abderrahman, ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi a souligné que le secteur textile n’a pas d’autres choix que d’aller vers plus de valeur ajoutée. « Le marché international est ouvert et il y a une place à prendre, non pas à travers la sous-traitance, mais dans la co-traitance. Ce genre de programme bénéficiera au textile tunisien et à l’industrie tunisienne », a-t-il ajouté.
M Ben Abderrahman n’a pas manqué de préciser que les enjeux pour ce secteur stratégique consistent à s’orienter vers le marché à forte valeur ajoutée, à travers la formation des professionnels et l’adaptation avec les besoins des entreprises du secteur.
Deux centres de formation, l’un à Tunis et l’autre à Monastir assureront, dans une première phase, des formations au profit deux groupes d’une quarantaine de jeunes qui seront formés pour être chefs de produits.
Le Projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur du secteur textile et habillement (Com-Texa) permettra de booster l’économie nationale et créera de l’emploi. Omar Behi, ministre du Commerce a souligné que le projet Com-Texha permet de développer le secteur à travers plusieurs mécanismes pour mieux aider les entreprises à créer une plus forte valeur ajoutée et gagner en compétitivité.
Nacer Bouyahia, responsable national de projets du Centre du Commerce International a affirmé qu’il est temps de penser à d’autres alternatives, en soulignant que le modèle classique du secteur textile basé sur la sous-traitance n’est plus d’actualité. Il déclare: « Pour les Tunisiens, ils doivent monter en puissance et créer de la valeur ajoutée. Pour cela, on a tous les ingrédients de réussite, le savoir-faire nécessaire et des institutions d’appui. Il faut penser filière et non secteur ». Et de poursuivre: « Aujourd’hui les Tunisiens ne peuvent plus concurrencer les pays asiatiques, ils ne sont plus compétitifs avec le textile de masse. »
Ashish Shah, directeur de la Division des programmes pays au Centre du Commerce international ITC à Genève a recommandé de passer de la sous-traitance à la co-traitance. Il ajoute: « Il faut travailler sur la chaîne de valeur pour améliorer la compétitivité globales des entreprises et trouver des marchés nouveaux comme la Suède, le Danemark, les pays nordiques. »
Rita Adams, Ambassadeur de la Suisse en Tunisie a également fait savoir que la coopération suisse est là pour appuyer la transition économique pour les prochaines années. Selon elle, le projet vise à ouvrir de nouveaux marchés pour le textile tunisien pour une montée en gamme. Elle conclut: « Le savoir-faire est certain. Il y a un grand potentiel à exploiter. »
Voilà bientôt vingt ans que de nombreuses voix, dont la mienne, se sont élevées pour prôner une politique de valeur ajoutée !! D’autres pays voisins l’ont fait avec succès, contrairement à la Tunisie qui en paye maintenant le prix.
Jean-François Limantour