Le secteur de la friperie chez nous est beaucoup plus générateur de charges et de pertes qu’une authentique aubaine.
Tout d’abord, en cette période de baisse vertigineuse du dinar, un regard sur la balance commerciale est plus que nécessaire. Or, la friperie est d’un impact plutôt négatif sue nos équilibres extérieurs de sorte que la valeur ajoutée du secteur est faible, à part quelques sociétés qui réexportent à des prix supérieurs aux coûts.
Aggravant ce déséquilibre de la balance commerciale, le secteur de la friperie est loin d’être pourvoyeur d’emplois durables. Il souffre d’un mauvais classement par rapport aux autres secteurs.
Et comme un malheur ne vient jamais tout seul, il est à l’origine de grande évasion fiscale au niveau du paiement des impôts directs.
L’Etat est dépossédé chaque année par le secteur de la friperie, en Tunisie, à cause de pratiques confinant à l’illicite, dont la réexportation de la friperie importée, moyennant des prix inférieurs aux coûts de l’importation. Qu’est-ce à dire ? 25 sociétés réexportent à des prix 33% inférieurs aux coûts, occasionnant, chaque année, une perte en devises étrangères de l’ordre de 50 millions de dinars, outre la rétention des recettes des exportations.
18% du montant des exportations déclarées à la Banque Centrale de Tunisie manquent dans les comptes, tandis que 15 sociétés sur 47 ont pris soin de remettre, il y a deux ans, la totalité du montant de leurs exportations, soit 30 millions de dinars sur un total estimé à 135 millions dinars.
Le rendement fiscal du secteur est également faible. Le montant de l’évasion fiscale dépasse 100 millions dinars par an. Sa contribution aux recettes fiscales s’élève à 13 millions dinars dont 11 millions de dinars à titre de droits et taxes douaniers et 2 millions dinars à titre d’impôts directs.
Et pourtant, les opérateurs n’arrêtent pas de quémander davantage de manœuvre et plus de déréglementation.