La classe politique a eu du mal à accepter la victoire de Yassine Ayari, candidat de la liste “Al Amal” aux élections législatives partielles d’Allemagne. Il s’est retrouvé en tête des résultats du vote, avec 263 voix sur les 1325 recueillies. Ce résultat retentissant a provoqué un tollé général car, pour ceux qui ne le connaissent pas, Yassine Ayari est connu comme activiste et blogueur, mais aussi pour avoir critiqué les cadres du ministère de la Défense via les réseaux sociaux, en particulier Fb. Il a d’ailleurs été emprisonné durant quatre mois. Il est également un proche de l’ancien président de la République Moncef Marzouki. Que faut-il comprendre?
Ahlem Hachicha Chaker, Directrice Exécutive de l’Institut des Politiques du Parti Machrou3 Tounes a mis l’accent sur la nécessité d’une remise à plat générale, que ce soit du système même des élections à l’étranger, que de l’action des partis politiques à l’étranger, de la gouvernance actuelle, ainsi que du rapport des Tunisiens à l’étranger au pays et vice versa. Elle précise dans ce contexte: « Au-delà du choix des électeurs, que l’on peut expliquer ou pas, il y a eu des défaillances dans le processus de ces élections. Jusqu’à maintenant, l’ISIE n’a toujours pas publié officiellement les résultats du scrutin. Une aberration de plus qui s’ajoute à une série d’incidents qui ont émaillé les élections partielles en Allemagne. »
Et de poursuivre: « Le seul élément positif que l’on puisse retirer de ce qui s’est passé, serait que l’on considère tout ceci comme un test pour la suite. Un test de la capacité des institutions actuelles à gérer réellement des élections, de la gouvernance au sein du gouvernement, de l’assise des politiques, des choix stratégiques imposés au pays, etc. » Selon elle, un candidat est d’abord un électeur. Seule une peine de restriction des droits civiques aurait pu lui interdire d’être candidat.
La question qui reste est de savoir si étant un ressortissant d’un pays de l’Union européenne (France), Yassine Ayari bénéficiait du droit de se présenter dans un autre pays( Allemagne)? A cette question, Mme Hachicha Chaker répond: « Comme pour la circonscription, une longue tradition politique fait que des candidats ne soient pas forcément résidents dans leur circonscription. »