Les séances d’audition relatives au projet de loi qui porte sur la criminalisation de la normalisation des relations entre la Tunisie et Israël commenceront le 5 janvier 2018, annonce Naoufel Jamali, président de la commission des droits, des libertés et des relations extérieures au sein de l’ARP, lors de son passage sur les ondes d’Express fm.
Dans le même contexte, il a fait savoir que 90 députés ont déposé une pétition pour accélérer les démarches de la discussion du projet. La criminalisation de la normalisation ne date pas d’hier, la majorité parlementaire au sein de l’Assemblée nationale constituante avait fait tomber un article de la constitution de 2014 qui criminalisait et interdisait toute forme de normalisation avec l’entité sioniste.
Normalisation : tant s’en faut
A l’époque les islamistes, pour justifier la non adoption de l’article, avaient dit que la Constitution n’était pas l’espace adéquat pour parler de criminalisation de la normalisation avec l’entité sioniste.
Plus tard, le bloc parlementaire du Front populaire déposait un projet de loi interdisant la normalisation avec l’entité sioniste, mais il reste dans les tiroirs de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), depuis novembre 2015. Suite à la mobilisation de 90 députés, une date a été fixée pour le début des discussions dudit projet de loi.
Au-delà de l’aspect juridique de la problématique, des initiatives individuelles ou collectives ont vu le jour pour dénoncer la normalisation. A titre d’exemple, en juillet 2014, des poètes tunisiens ont décliné l’invitation de la direction du Festival de la poésie méditerranéenne. Les poètes ont jugé inconcevable de participer à ce festival en présence de poètes israéliens et «à un moment où le sang palestinien coule à flots».