« Nous encourageons les hommes d’affaires turcs à venir investir en Tunisie », a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdoğan, lors d’une conférence de presse tenue au palais de Carthage, dans le cadre d’une visite officielle de deux jours.
A son arrivée, accompagné d’une délégation de 150 hommes d’affaires, le Président Erdogan a déclaré vouloir soutenir l’ économie tunisienne et la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme.
Suite à une réunion tenue avec le Président de la République, quatre conventions ont été signées entre les deux pays. Dans une déclaration accordée aux médias, le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui a indiqué que les conventions en questions sont :
-Une convention de coopération militaire entre les deux pays. Un protocole d’accord relatif à la convention a été signé permettant d’ouvrir la voie à plusieurs opportunités de stages en Turquie.
-Une convention pour la protection et le renforcement des investissements entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères a considéré que la convention contribuera à booster l’investissement.
De même, un mémorandum d’entente, qui porte sur l’environnement a été signé entre les deux pays.
Recep Tayyip Erdoğan : un président contesté en Tunisie
Par ailleurs, il convient de rappeler que la visite de Recep Tayyip Erdoğan est contestée par certains partis de l’opposition et de la société civile. D’ailleurs, à peine la visite a-t-elle été annoncée que le parti Al Massar a décidé de boycotter le déjeuner prévu en l’honneur de l’hôte de la Tunisie à la présidence de la République. Quant au parti Al Watad, il a publié un communiqué dans lequel il met en garde contre la menace que représente le président turc pour l’économie et la sûreté tunisiennes.
Plusieurs économistes affirment que les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Turquie ne sont fondés sur un rapport gagnant- gagnant. La Turquie envisage accorder à la Tunisie un prêt de 300 millions de dollars, a précisé le Président Erdoğan.
Parmi les investissements turcs en Tunisie, on peut citer: l’aéroport d’Enfidha considéré comme le plus grand investissement dans l’histoire de la Tunisie, avec 650 millions d’euros. De même, la Turquie a deux cimenteries en Tunisie dont l’une est à Gabès.
Cependant, d’après l’Institut national de la Statistique (INS), le déficit commercial avec la Turquie a atteint, à fin novembre 2017, 1,661 milliard de dinars, troisième après la Chine (-3,997 milliards de dinars) et l’Italie (-1,882 milliard de dinars), Ainsi, les exportations tunisiennes vers la Turquie s’élèvent à 379 millions de dinars alors que nos achats auprès de ce pays ont enregistré plus de 2 milliards de dinars.