Les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin octobre 2017, ont fait ressortir que le service de la dette a atteint un niveau historique avec hausse de 59,1% par rapport à la même période de l’année 2016.
Il s’est établi à 6.349 millions de dinars au terme des 10 premiers mois de 2017, contre 3.990 millions de dinars à fin octobre 2016, selon la dernière note de conjoncture de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) sur l’Évolutions économiques et monétaires.
La nette accélération du service de la dette est due essentiellement au remboursement de 500 millions de dollars américains, en avril 2017, au titre de l’emprunt obligataire qatari contracté en 2012 (avril 2017), de 271 millions de dinars, en août 2017, au titre de l’échéance de SAMURAI 6 ainsi que le remboursement de trois tranches relatives au crédit STAND-BY octroyé par le FMI en 2013 pour des montants respectifs de 135 millions de dinars an avril, 200 millions de dinars en juillet et 206 millions de dinars en octobre 2017.
Élargissement du déficit budgétaire
S’agissant du déficit budgétaire (hors dons, privatisation et confiscation), la BCT a démontré qu’il s’est élargi, à fin octobre 2017, à 4.420 millions de dinars contre 3.792 millions de dinars l’année écoulée.
Par ailleurs, le financement du déficit a été assuré à hauteur de 88% par des ressources extérieures nettes estimées à 3885,1 millions de dinars contre 1835.8 millions de dinars à fin octobre 2016.
Sur la même période, une progression soutenue des ressources propres de 12% par rapport à leur niveau de l’année précédente, contre 3,5% en octobre 2016 pour afficher 19,4 milliards de dinars.
Quant aux dépenses totales cumulées, elles se sont affermies enregistrant une augmentation de 22,1% contre 10,8% en 2016, pour s’établir à 28 milliards de dinars.
De ce fait, les ressources d’emprunt ont progressé de 50% pour se situer à 8,6 milliards de dinars, contre 5,7 milliards de dinars.
Hausse de 14% des recettes fiscales
Au plan des ressources, les recettes fiscales, représentant 90% des ressources propres du budget, ont atteint 17,6 milliards de dinars à fin octobre 2017, contre 15,4 milliards de dinars durant la même période de 2016, soit une hausse de 14% après un repli de 0,1% l’année précédente.
Cette hausse est due, notamment, à l’amélioration de la collecte des impôts directs de 14,8% contre -5% et indirects de 13,5% contre 3,7%. Les impôts directs ont totalisé 7,3 milliards de dinars au terme des dix premiers mois de 2017, soit un accroissement de 935 millions de dinars sur un an.
Idem pour les impôts sur les sociétés qui ont augmenté de 653 millions de dinars, soit 45,1%. Alors que les recettes des impôts sur le revenu n’ont augmenté que de 281 millions de dinars, soit 5,8%.
Pour les recettes d’impôts indirects, elles ont totalisé 10,3 milliards de dinars à fin octobre de 2017 contre 9,1 milliards de dinars en octobre 2016, soit une progression de 13,5%. La TVA a atteint 4,9 milliards de dinars, soit une hausse de 18,1%.
La même source a montré que les recettes non fiscales se sont établies à 1,9 milliards de dinars au cours des dix premiers mois de 2017, et ce, pour la deuxième année consécutive.
Les dépenses totales ont enregistré une progression historique de 22,1% à fin octobre 2017 contre 10,8% en octobre 2016, pour atteindre 28 milliards de dinars contre 22,9 milliards de dinars.