L’année 2018 qui pointe à l’horizon de ces jours pressés d’en finir avec la « guimauve » du quotidien, n’en finit pas de se faire attendre. Et pour cause, elle prend la relève d’une période « bien décevante » à tous les égards.
C’est un réel ouf de soulagement qui, quand bien même, a été effectué aux portes d’un temps qui s’annonce et qui garde intactes tous ses secrets, prend sens d’une réelle libération du fardeau des déconvenues et de vaches maigres. Une année manifestement et de l’avis de tous, à oublier.
L’année 2017 a été l’année des incertitudes et des désillusions. Sur tous les plans : Politique, économique et social. D’où l’attente fébrile de 2018, laquelle attente est profondément exprimée d’un vœu cher. Qu’elle soit synonyme d’éclaircies et porteuse d’espoir qui nous manque tant.
Sur la plan politique, la moisson, si le terme peut s’appliquer, a été on ne peut plus désolé. Comme qui dirait que la machine s’était soudainement grippée et, du fait, rien n’a marché. Signe significatif de cette traversée de désert : le bilan négatif de notre classe politique. Nombreuses promesses politiques n’ont pas été tenues et l’on a eu droit à une valse continue de reports de dates et d’échéances. Les municipales à titre d’exemple.
Par ailleurs, le quotidien politique a été conditionné par l’hésitation quasi- généralisée qui a dominé le discours et les activités. A part quelques timides éclaircies, le ciel est demeuré brumeux, faisant de la sorte de l’ombre à toute tentative pour sortir les choses du marasme où elles semblent s’empêtrer.
La classe politique a donné l’impression de ramer à contre-courant, ce qui a fini par éclabousser le tempo général en le convertissant en des ondes pernicieuses, lesquelles ont contribué à chasser toute forme d’optimisme. Démobilisée et démotivée par endroits, la société a fini par reproduire dans son quotidien les signes persistants de l’incertitude. En parallèle s’est développée encore plus la vague revendicatrice des manifestations de refus et d’exigences.
Face à cette persistance des appels à changement et des signes de mécontentement, non sans excès des fois, le gouvernement d’union nationale n’arrive pas à renverser malgré toutes les bonnes volontés du monde, la donne. Les réformes se font attendre et les revendications, fusant de partout, se bousculent au portillon d’un quotidien qui ne sait plus « à quel saint se vouer ».
Même l’opération annoncée tous azimuts pour lutter contre la corruption se découvre à faire du surplace. D’autres dossiers attendent, eux aussi, de connaître des issus viables. L’impératif étant d’arriver à engager les réformes annoncées. Celles particulièrement de la fiscalité, du système de la sécurité sociale, de la restructuration des entreprises publiques, et du secteur bancaire entres autres.
Sur le plan économique les choses ne sont pas logées à une meilleure enseigne. Le pays, on le sait, est dans un tunnel duquel il n’est pas prêt d’en sortir. Avec une croissance qui n’a pas dépassé la moyenne de 1%, les choses ont multiplié devant notre quête de réformes, malgré une éclaircie sensible par rapport au passé, des « vertes et des pas mûres ». Cela n’a pas manqué d’ankyloser encore davantage notre capacité de renverser la barre et de pouvoir aller dans le sens voulu. Le chômage persistant pèse de tout son poids et l’on tarde à trouver des alternatives d’amélioration. Avec la saturation, à ce propos, au niveau du secteur public, il est de toute urgence primordial de promouvoir l’investissement et d’insuffler le secteur privé surtout pour qu’il puisse endiguer ces rades de jeunes en attente de travail.
Par ailleurs, la situation de nos finances publiques a connu – et il est à parier au vu des résultats enregistrés qu’elle continuera à connaitre – des difficultés d’envergure qui pèseront sur leur potentiel à redresser la barre. Le déficit est on ne peut plus, dans l’état actuel des choses, consommé. L’impératif est de toute évidence d’arriver à le juguler et, en quelque sorte, de le rendre viable. Or, la réalité des scores n’incite pas à l’optimisme avec, entre autres, un déficit budgétaire de 6 pour cent du PIB.
Ceci doit être mené concomitamment avec la révision radicale de notre capacité à donner du punch à l’investissement, lequel doit être revu intégralement pour le faire engager sur la bonne voie et donc, d’arriver à le rendre capable d’atteindre les objectifs escomptés en la matière. Qu’il soit étranger ou national, l’investissement est à même de revitaliser l’économie en dopant l’emploi et, en même temps, en favorisant la croissance.
Pour ce faire de nombreuses actions doivent être menées de concert. La première, incontestablement consiste dans le fait de tout faire pour mener à bout la lutte contre la corruption, ce fléau qui gangrène notre économie et contribue énormément à alourdir sa facture. La campagne du gouvernement a connu, après le formidable écho positif qui a accompagné les premiers moments de son lancement un mouvement de critiques relatives à sa mise en pratique et, surtout, le fléchissement enregistré de ses actions. Il faut rectifier le tir et renouer avec la volonté et l’adhésion des débuts.
Un autre bémol qui caractérise le passage vacillant de 2017. Notre classement sur la liste des paradis fiscaux. Un coup reçu de plein fouet.
Voici quelques-uns des signes en vrac qui nous restent de cette année qui nous quittent. Ils ne sont pas les seuls. D’autres accompagnent le souvenir. Un souvenir, il faut l’espérer, que 2018 se chargera de nous faire oublier.
Bonne année.