Les mouvements de protestation se sont poursuivis pour la troisième journée consécutive dans la nuit de jeudi à vendredi, mais le calme est revenu, a fait savoir Khelifa Chibani, porte-parole du ministère de l’Intérieur, en ajoutant: « Il y a eu une baisse significative des violences et des actes de vandalisme, contrairement aux deux premiers jours. »
Il a souligné, en ce vendredi 12 janvier, que le nombre des individus arrêtés s’est élevé à 778 depuis le 8 janvier. Même si, à l’heure actuelle, les heurts nocturnes ont diminué entre les manifestants et les forces de l’ordre, dans certaines zones comme Thala et Kasserine les affrontements persistent.
M. Chibani a également rappelé que des routes ont été barrées avec des pneus incendiés, des magasins pillés et une recrudescence des braquages a été constatée sur le grand Tunis.
Il a également ajouté: « Des malfrats ont tenté de braquer un train en partance vers Sousse, en essayant de le dévier au niveau de la Gare d’Hammam-Lif, et c’est grâce à l’intervention des forces de sécurité et des habitants de la ville que l’attaque a avorté. »
Quant au bilan des blessés, M. Chibani a fait savoir qu’au total 96 agents ont été blessés et 87 véhicules appartenant aux unités sécuritaires ont été endommagés.
Rappelons qu’une vague de protestation secoue bel et bien le pays, en ce début d’année. La campagne « Fech Nestanaw » (qu’attendons-nous) lance un appel à la mobilisation populaire face à la hausse des prix et au budget d’austérité que prévoit la loi de finances 2018. Une position relayée par l’opposition qui soutient les manifestations sociales de jour comme de nuit. Cela dit, dans un contexte de conjoncture économique difficile, sept après la révolution les revendications sociales demeurent les mêmes “emploi, dignité et liberté”. Alors, sous la pression de la rue, la loi de finances sera-t-elle corrigée? La balle est dans le camp du gouvernement. Wait and see!