Le nombre des mouvements de protestation en Tunisie a atteint 11.000 dont 17% sont « violents », déclare Romdhane Ben Amor, chargé de communication auprès du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Romdhane Ben Amor a tenu à préciser que le terme protestations violentes ne se réfère pas aux actes de pillage, vol, braquage ou autre, lors des manifestations. « Il s’agit de moyens de pression économique sur le gouvernement afin qu’il réalise les revendications des protestataires, à l’instar du sit-in d’El Kamour où les protestataires ont bloqué la production des champs pétrolifères », dit-il. Dans le même cadre, il a affirmé que tous les mouvements pacifiques, dans lesquels les protestataires se sont contentés de brandir des banderoles et n’ont pas installé de barrages sur les routes, ont été ignorés par les pouvoirs publics contrairement aux « protestations violentes ». Ces dernières exercent une telle pression sur le gouvernement qu’il en arrive à satisfaire les revendications des protestataires afin d’éviter qu’elles ne dégénèrent davantage, tel le cas de Kerkennah, El Kamour et Kébili, fait-il remarquer.
Notre interlocuteur a précisé que les chiffres définitifs relatifs au mois de décembre 2017 ne sont pas encore prêts : » Pour le moment, nous avons compté 10234 mouvements de protestation et avec le bilan définitif du mois de décembre nous atteindrons les 11.000″, précise-t-il.
Quant aux poursuites à l’encontre des protestataires, le gouvernement en a traduit plus de 1000 devant les tribunaux en 2017, affirme le chargé de communication du FTDES qui précise qu’il ne s’agit pas d’infiltrés ou de pilleurs. Globalement les mois les plus « chauds » en 2017 ont été mars, avril et mai.
Contrairement à ce que les gens pensent, l’emploi n’est pas la principale revendication des protestataires. Les citoyens revendiquent surtout l’accès à l’école, des conditions d’études décentes, l’accès aux soins, la pénurie d’eau, précise Romdhane Ben Amor.
Par ailleurs, notons que le FTDES prévoit une explosion sociale en 2018, à cause des mesures prévues dans le cadre de la loi de Finances 2018 qui, selon le Forum, va causer la dégradation du pouvoir d’achat des Tunisiens.