Cela fait plus de quatre jours que les manifestations contre la cherté de la vie se poursuivent de jour comme de nuit. Que faut-il faire pour atténuer cette grogne sociale, toujours prête à exploser, à deux jours de la célébration de 7 ans après la révolution. Mais aussi quelles seraient les mesures les plus urgentes à entreprendre ?
Marouen Falfel, membre de la commission des finances à l’ARP et député du bloc parlementaire Machrou3 Tounes, a souligné « qu’ à la commission des finances, j’ai passé trois mois à prévenir des impacts catastrophiques de la loi de finances et de ses conséquences ». Selon lui, pour y remédier, il faut une grande campagne pour maîtriser les circuits de distribution et d’approvisionnement pour mieux contrôler les prix et minimiser l’impact de la hausse des prix. Et de préciser: « C’est à l’Etat de jouer son rôle de régulateur. »
Abroger une telle loi serait-ce faisable sous la pression de la rue? A cette question, M Falfel a répondu: « Ce n’est pas possible pour la simple raison que le budget de l’Etat dépend de cette loi. Des dépenses ont déjà été engagées. Par contre, une loi de Finances complémentaire est possible et même incontournable à ce stade ».
Et de poursuivre: « La situation socio-économique est très délicate. A mon avis, il y a urgence d’entamer les réformes structurelles immédiatement car nous devons agir vite, soit réformer, soit disparaître. Et les réformes sont notre seul espoir pour une sortie de crise ».
Rappelons que les mouvements de protestation se sont accentués depuis le 8 janvier comme la campagne « Fech Nestanaw » (qu’attendons-nous) qui a lancé un appel à la mobilisation populaire face à la hausse des prix et au budget d’austérité que prévoit la loi de finances 2018. Dans un contexte de conjoncture économique difficile, sept ans après la révolution, les revendications sociales demeurent les mêmes “Emploi, dignité et liberté”. Sous la pression de la rue la loi de finances sera-t-elle corrigée? Ou encore verra-t-on prochainement le bout du tunnel? Attendons voir!