La justice fiscale est une revendication qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. En effet, 80% des recettes fiscales proviennent de la retenue à la source des salaires des fonctionnaires et des ouvriers, déclare Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l’UGTT, lors de son passage sur Nessma Tv.
Le syndicaliste a considéré que ce constat n’à rien à voir avec l’équité et la justice fiscale. « Nous revendiquons encore l’instauration d’une justice fiscale entre les différentes catégories sociales en Tunisie », affirme-t-il.
Et d’indiquer que le gouvernement doit assumer sa responsabilité quant à l’évasion fiscale et mettre en place de nouvelles dispositions juridiques pour renforcer la lutte contre l’évasion fiscale. L’élargissement de l’assiette fiscale et l’intégration du secteur informel dans le secteur formel sont des pistes que le gouvernement pourrait suivre, lance-t-il.
« Les standards internationaux considèrent que si l’économie informelle a dépassé 20% du PIB, cela veut dire qu’il s’agit d’un indice alarmant voire que l’économie informelle est protégée par le pouvoir en place », avance-t-il. Ainsi, il a souligné le fait que l’UGTT tient à ces deux revendications « qui sont les seules voies de sortie de la crise actuelle et peuvent mobiliser des ressources complémentaires pour la trésorerie de l’Etat« , affirme-t-il.
Dans le même contexte, il a indiqué qu’aucun gouvernement n’a pris l’initiative de changer le modèle de développement et rompre avec les vieilles pratique de l’avant 14 janvier 2011. « Faut-il opter pour des mesures au profit des classes défavorisées ou renforcer les avantages et les privilèges de la classe favorisée ? », s’interroge-t-il.
Sur un autre volet, il a fait savoir que l’UGTT n’a pas appelé à la manifestation dans les rues, la centrale syndicale préfère recourir au dialogue pour débloquer la situation actuelle. Les protestations des derniers jours semblent sur la voie de l’apaisement, apprend-on de bonne source.