L’Algérie a publié le 7 janvier un nouveau décret portant désignation des marchandises soumises au régime de restrictions à l’importation.
Le décret contient une liste de 851 marchandises qui seront temporairement suspendues à l’importation, jusqu’au rétablissement de l’équilibre de la balance de paiements et le rééquilibrage de la balance commerciale qui a vu son excédent fortement baisser depuis 2012. Cette tendance s’explique par la baisse notable des revenus des exportations des hydrocarbures et la hausse vertigineuse des importations avec l’augmentation du coût des produits importés notamment les produits alimentaires et les biens d’équipement. En 2017, les importations algériennes se chiffraient à 45 milliards, tandis qu’elles atteignaient 46,7 milliards l’année 2016.
Le cadre juridique organisant les affaires en Algérie est déjà considéré par les entreprises étrangères comme complexe et contraignant. L’Algérie a introduit depuis quelques années une règle limitant à 49% la participation d’un investisseur étranger.
La décision des restrictions à l’importation de plusieurs marchandises impacterait directement les flux des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’Algérie. En 2017, les exportations tunisiennes vers l’Algérie ont baissé de 20,7% et le solde de la balance commerciale est déficitaire de -681,1 MD.
Les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Algérie sont régis par deux accords, l’un bilatéral (Accord commercial préférentiel) et le deuxième est multilatéral (Accord de la Grande Zone Arabe de Libre Echange). La Tunisie exporte vers l’Algérie essentiellement les matériaux de construction, les produits mécaniques et électriques, les produits agroalimentaires et les produits pharmaceutiques.
Toutefois, les entreprises tunisiennes ne devraient pas rater l’occasion des projets de développement d’infrastructures, la construction d’hôtels, attirer des IDE… que l’Algérie compte développer durant les cinq prochaines années pour une enveloppe de 50 milliards de dollars.
Quelle que soit la décision des autorités algériennes en matière de restrictions sur les importations, la Tunisie reste en pôle de position sur le marché algérien. La Tunisie bénéficie en effet toujours d’une excellente perception auprès des opérateurs économiques et des consommateurs algériens. La compétitivité de l’offre tunisienne en matière de coût du transport et de délais de livraison, au vu de sa proximité avec ce pays maghrébin est unique.
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