Après une semaine de tension marquée par des heurts diurnes et nocturnes entre des manifestants et les forces de l’ordre, Mongi Rahoui, président de la commission des finances à l’ARP et député du Front populaire, est revenu, au lendemain des commémorations du 14 janvier, sur les manifestations, qui selon lui, se poursuivront tant que le gouvernement n’aura pas amendé certains articles de la loi de finances 2018.
Il a souligné: « La question d’aujourd’hui est uniquement sociale. Or, quand le ministère des Finances veut à tout prix augmenter les produits et peu importe les moyens, rien que pour renflouer les caisses de l’Etat, il est clair que les conséquences seront lourdes. D’où cette grogne sociale qu’a connue le pays. » Mongi Rahoui ajoute: « Il ne nous a pas écoutés. D’autant plus que le seul parti qui ait tiré profit de cette situation est le mouvement Ennahdha, non seulement il a défendu la loi de finances, mais il a refusé l’augmentation du budget alloué aux familles nécessiteuses. Tout comme je réitère une fois de plus que le Front Populaire a voté contre la LF 2018« .
Quelles seraient les mesures qui doivent être adoptées dans les trois mois prochains? M. Rahoui a répondu: « C’est au gouvernement de changer de tactique. Il n’est plus question qu’il s’entête à nouveau. Ceci ne marche pas avec nous. Notre problème aujourd’hui, ce sont les décisions prises par le gouvernement, qui est totalement déconnecté des aspirations des Tunisiens. D’ailleurs, nous n’étions jamais intéressés par le pouvoir et nous resterons, ainsi dans l’opposition avec une force de propositions. A titre d’exemple, personne n’a essayé à ce jour de récupérer l’argent des biens confisqués… La réponse est claire: un silence radio. La raison est simple. A mon avis, il y a des lobbies de l’ancien régime qui n’ont pas intérêt à ce que ce dossier soit étalé. D’où l’absence de suivi des biens confisqués. La question devrait être posée. »
Et de conclure: « Ce que nous voulons c’est que le Tunisien retrouve sa dignité bafouée. Quand un gouvernement affame son peuple, à travers des hausses de prix, il y a urgence à agir. Et nous serons toujours aux côtés des Tunisiens qui travaillent durement, qui luttent pour des jours meilleurs. »