L’ouverture des travaux du 16ième Congrès national de l’UTICA qui coïncide avec la célébration du 71ème anniversaire de sa création, le 17 janvier 1947, a été marquée par le discours de Mme Ouided Bouchamaoui présidente en exercice de la centrale patronale qui a annoncé qu’elle retirait sa candidature du Bureau exécutif de la centrale patronale.
De prime à bord, Ouided Bouchamaoui a rappelé que ce 16ème congrès qui se tient alors que l’UTICA célèbre son 71ème anniversaire, constitue une nouvelle consécration des principes et idéaux qui ont guidé l’œuvre des fondateurs de l’UTICA et qui ont toujours œuvré à concilier entre le souci d’être à l’écoute de la patrie et le souci de promouvoir le travail syndical.
Revenant sur les cinq dernières années, elle a affirmé que les activités de l’UTICA ont été le prolongement de l’esprit patriotique malgré la situation exceptionnelle par laquelle passe la Tunisie, car l’intérêt pour les affaires nationales a dominé les activités de la centrale patronale.
Afin de surmonter la situation grave que connaît le pays, l’UTICA en coordination avec ses partenaires a organisé et parrainé le dialogue national qui a permis au pays de sortir de sa crise politique. «Un dialogue national qui a fait de la Tunisie le centre du monde et lui a permis de remporter le prix Nobel de la paix pour l’année 2015 et a consacré le consensus.
En outre, l’UTICA a placé la question économique au premier plan de ses préoccupations et a été la première à avertir que la situation économique était alarmante, à avertir que le processus de transition démocratique resterait fragile et menacé s’il ne s’accompagnait pas du redressement de l’économie et d’un retour à la normale, afin de créer le maximum de possibilités d’emploi pour les jeunes Tunisiens.
L’UTICA a, également, proposé plus d’une initiative pour réformer et relancer l’économie, dont un plan pour sortir de la crise, une vision et des lignes directrices pour la loi de finances de 2018 et elle a contribué à l’élaboration du contenu du document de l’Accord de Carthage. «Mais malheureusement, l’UTICA n’a pas reçu la réponse des gouvernements successifs et l’économie est aujourd’hui confrontée à des indicateurs économiques à leurs plus bas niveaux, notamment des faibles taux de croissance, des déséquilibres qui continuent de s’aggraver, un déficit commercial qui s’aggrave, le dinar s’effondre, le déficit budgétaire des institutions publiques qui a coûté au groupe national des pertes énormes, le commerce parallèle, la contrebande et le déficit croissant des fonds sociaux s’aggrave, obligeant les gouvernements successifs à adopter des lois financières complémentaires chaque année,», dixit Mme. Bouchamaoui.
Ces problèmes économiques et les déséquilibres financiers du pays ne peuvent, selon Mme. Bouchamaoui, être résolus au détriment de l’entreprise organisée et avec l’augmentation continue des impôts, ce qui a porté la pression fiscale en Tunisie à des niveaux records impactant l’entreprise économique qui non seulement est devenue incapable de rivaliser avec les entreprises des pays concurrents à la Tunisie, mais se trouve menacée dans son existence et sa pérennité.
Et d’ajouter que la détérioration du climat des affaires et la faiblesse des services logistiques liés aux exportations, tels que les ports et les services aériens, la dégradation des infrastructures et la propagation de la contrebande et du commerce parallèle ont, ainsi, ruiné l’économie en plus des revendications sociales excessives.
« Malgré toutes ces conditions difficiles, l’entreprise tunisienne a fait, au cours des dernières années, d’énormes sacrifices. Mais combien de temps l’entreprise privée paiera-t-elle le prix? Combien de temps continuerons-nous à négliger les réformes? », s’est exclamé la présidente de l’UTICA.
Pour finir, Mme. Bouchamaoui a fait savoir que ce que le pays a connu, au cours des cinq dernières années, de troubles, d’instabilité, de conflits politiques et d’instabilité dans les gouvernements et dans la gestion administrative, n’a pas permis d’approfondir les dossiers économiques et sociaux et ni à trouver des solutions radicales aux problèmes devenus presque insolubles. « Le temps est venu aujourd’hui de trouver le courage nécessaire loin des calculs politiques et électoraux étroits pour prendre les décisions appropriées qui s’imposent. pour cette raison, les efforts des organisations nationales et des partis politiques doivent se concentrer sur les programmes et les visions qui permettront de sortir le pays de la crise. Et nous à l’UTICA nous sommes unis dans notre vision et dans notre programme pour la Tunisie », conclut-elle.