Le Bureau international du Travail (BIT) en Tunisie, avec l’appui de l’Union européenne (UE), a lancé un nouveau projet intitulé «Initiative pilote pour un développement local intégré» (IPDLI – BIT/UE) pour la période 2018-2022, et ce, pour prendre la relève du projet «Programme d’appui au développement des zones défavorisées» (AZD).
Appuyant la consolidation des acquis du projet AZD, ce nouveau projet est financé par l’UE et s’intègre dans le cadre de l’appui au processus de décentralisation. Il sera mis en œuvre par le BIT en étroite collaboration avec le ministère tunisien des Affaires locales et de l’environnement.
Il a pour objectif de soutenir le processus de décentralisation et de créer une dynamique économique locale génératrice d’emplois décents dans les 12 communes nouvellement créées dans quatre gouvernorats, à savoir Jendouba, Kasserine, Gafsa et Tataouine.
En favorisant la concertation entre les acteurs locaux, les différentes interventions visent à accompagner les nouvelles équipes communales, apporter une réponse intégrée fondée sur la valorisation des richesses locales et à la création de petites et moyennes entreprises (PME).
Ainsi, ces interventions auront un focus «infrastructure» et se baseront sur la méthodologie Haute intensité en main d’œuvre (HIMO) associée à des actions de formation professionnelle, développement du secteur privé, organisation des petits opérateurs économiques, appui à la création de valeur ajoutée locale et de développement de chaine de valeur.
Notons qu’à l’occasion du lancement de ce nouveau projet, un séminaire a été organisé, aujourd’hui, en présence de Zied Ladhari, ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Riadh Mouakhar, ministre des Affaires locales et de l’environnement, Patrice Bergamini, Ambassadeur Chef de la délégation de l’UE à Tunis, Mohamed Ali Deyahi, directeur du bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb…
Évaluation du projet AZD
Le Projet «Création d’emplois et accompagnement à la réinsertion professionnelle en complétant les dispositifs de l’Etat» constitue une composante d’AZD, financé par la Commission Européenne.
Le projet a été lancé au lendemain de la révolution de 2011 dans une conjoncture économique, sociale et politique difficile. Son intervention a ciblé cinq gouvernorats défavorisés, à savoir Siliana, Le Kef, Kasserine, Sidi Bouzid, et Gafsa.
Les chantiers démonstratifs en HIMO ont été répartis sur 21 sites. Près de 1000 postes d’emplois ont été induits dont 80% des projets pour des femmes rurales. Ces postes d’emplois ont été générés à travers un appui technique, des dotations en équipements de production et un aménagement selon les normes sanitaires des espaces de transformation.
Différents types d’emplois ont été, ainsi, créés, dont des commerces réglementaires (dans les deux marchés à Gafsa et Sidi Bouzid), deux unités de distillation des PAM, deux fromageries artisanales, deux unités de transformation des fruits et légumes, un périmètre irrigué de 50 Hectares, des vergers de Kesra sur une superficie de 20 Hectares, 20 unités d’élevage de poulets fermiers, quatre groupements d’artisanes (tissage, fibre végétale…).
Le coût global des investissements en infrastructure a été évalué à 7.3 millions de dinars dont 2.8 millions de dinars comme contribution de la part du ministère du Développement (financement complémentaire au Programme régional de développement et Programme de développement intégré) et de l’Office de développement sylvo-pastoral du Nord-Ouest.
60% du coût global s’est traduit par une injection de fonds directe au niveau local, à travers 50 PMEs locales impliquées, formées sur les fondamentaux de l’approche HIMO qui valorise l’utilisation des substances utiles locales, le développement des PMEs et la formation de la main d’œuvre non qualifiée, dans le cadre des chantiers école d’apprentissage couronnés par des tests professionnels assurés par les centres de formation professionnelle, sous tutelle du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle.
Le deuxième axe d’intervention du projet a touché des activités de développement économique local et d’insertion professionnelle complémentaire au volet infrastructure.
Le volume global de l’investissement pour la création de six unités de valorisation des produits locaux (hors aménagement) a été évalué à plus de huit millions de dinars (équipements, études techniques et expertises), avec la contribution du ministère de l’Agriculture (mise à disposition de quatre locaux, subventions, expertises, appui logistique, formations) et la BNA de Kasserine pour un volume global de quatre millions de dinars.
D’autres activités cofinancées avec des structures publiques et privés ont été réalisées sur d’autres sites, comme l’organisation des sessions de formation sur les métiers agricoles à Regueb, en collaboration avec le PDI de Regueb, le CFPA de Sidi Bouzid, CRDA de Sidi Bouzid, ainsi que les exploitants agricoles (90 jeunes formés), sur la tonte électrique des moutons (60 jeunes formés à Tejerouine, Sidi Aich et Belkhir) et sur la fabrication d’aliment pour bétail (40 bénéficiaires à Douar Ousseltia et Ain Babouch en collaboration avec l’Office d’élevage et pâturage de Dahmani).