Dans un post publié, hier, sur sa page Facebook, l’Expert-comptable Walid Ben Salah a annoncé qu’en « profitant de la faiblesse de l’Etat et du laxisme des gouvernants, les informels, les contrebandiers et les fraudeurs continuent à massacrer davantage le tissu économique national et à tirer profit de l’argent du bon contribuable ».
Dans ce sens, il a expliqué que le barème de l’impôt sur les revenus a été modifié en 2017, et ce, afin d’alléger la charge fiscale des personnes à faibles revenus, soit inférieur à 10.000 dinars par an.
Une telle mesure a permis, selon M. Ben Salah, d’augmenter les revenus de près de 1.200.000 contribuables de 6% à 9,5%. Et elle a engendré un manque de recettes fiscales pour le budget de l’Etat 2017 de l’ordre de 355 millions de dinars.
Par ailleurs, «les augmentations de revenus ont été bouffées, en grande partie, par l’inflation très importante enregistrée en 2017 frappant essentiellement les produits de première nécessité, tels que les produits alimentaires, les articles ménagers, les services médicaux, l’habillement, etc.», explique-t-il.
Et d’ajouter que la plupart des personnes bénéficiaires de ces augmentations «artificielles» de revenus s’approvisionnent auprès du marché parallèle, des acteurs économiques informels et des personnes en défaut de déclaration.
De son côté, «l’Etat a dû renoncer à plusieurs dizaines de millions de dinars de son budget pour l’exercice 2017 au profit de ces bénéficiaires, sans retour aucun. Pire encore, une telle situation est à l’origine de concurrence déloyale et de contre performance pour les entreprises structurées et se traduit par une baisse des impôts payés par celles-ci et, donc, des recettes de l’Etat», a révélé l’expert-comptable.
En outre, là où le bât blesse, c’est que l’inflation en 2018 continue de galoper, ce qui érode davantage, selon ses propos, le pouvoir d’achat des citoyens, situation qui sera aggravée par un prélèvement fiscal supplémentaire de 1% sur les revenus (CSS) et une augmentation des échéances de remboursement des crédits bancaires accordés aux ménages, suite à la hausse très importante du TMM.
«Ceci laisse présager un premier trimestre 2018 difficile, des négociations salariales en vue très compliquées et sous tensions tous azimuts, compte tenu des situations critiques de l’ensemble des partenaires sociaux, chacun en ce qui le concerne», conclut-il.