Pour la 3e année consécutive, la France organise une « Nuit des idées« , un évènement consacré à l’échange des savoirs, des cultures et des arguments, qui revêt une dimension mondiale, puisqu’il aura lieu simultanément dans une cinquantaine de pays, dont la Tunisie: à l’Institut français de Tunisie à Tunis, l’Institut français de Sfax, l’Institut français de Sousse, mais également dans différents lieux qui n’appartiennent pas au réseau culturel français, comme le centre de co-Working Cogite et la Mairie de Tunis. Une centaine d’intervenants (acteurs publics et associatifs, chercheurs, intellectuels, artistes) seront ainsi invités à faire vivre la liberté de pensée et la liberté d’expression au moment où l’anniversaire de la révolution tunisienne a un goût amer…
Cette opération d’envergure qui repose sur l’Institut français et l’Alliance française (qui relèvent tous deux du ministère des Affaires étrangères) illustre l’évolution de la diplomatie culturelle de la France en Tunisie, et plus largement, elle témoigne de la montée en puissance de la dimension culturelle de l’action diplomatique des Etats.
Les idées et les idéologies participent (encore et toujours) à la vie internationale. Si le XXe siècle fut traversé par de « grandes tempêtes idéologiques » (Isaiah Berlin) articulées autour de l’opposition entre le marxisme et le capitalisme, le monde du XXIe siècle n’est pas idéologiquement aseptisé. La fin de l’histoire des idées avec la consécration de la « démocratie de marché » reste à démontrer. Le temps des idées n’est pas révolu. Malgré les apparences, la globalisation ne se résume pas aux préceptes néolibéraux de la libre concurrence et de la libre circulation des marchandises et des capitaux. Il y a une globalisation « des produits et des idées » (Jared Cohen et Eric Schmidt, The New Digital Age, 2013). Les idées circulent, s’échangent, se confrontent et s’opposent sur un marché des idées non monopolistique. Une « offre idéelle » existe au-delà du néolibéralisme: décroissance, souverainisme, écologisme, néo-conservatisme ou encore l’islamisme.
Si les Etats ne sont pas les acteurs exclusifs de ce monde des idées, ils ont perçu en elles un vecteur de puissance non négligeable dans un monde globalisé et interdépendant. Penser le monde, c’est faire montre d’une « volonté d’influence ». La capacité à produire et à diffuser des idées relève du soft power des Etats qui en ont les moyens et la volonté.
La politique étrangère de la France tente de promouvoir des concepts (francophonie, exception culturelle, laïcité) qui sont l’expression d’une identité et/ou d’intérêts nationaux. Pourtant, la France semble en difficulté dans cette bataille des idées. Sa capacité à penser le monde y compris l’avenir de l’intégration européenne est mise à l’épreuve. Prenant acte de son déclassement international (sur l’échelle du hard power), la France s’est engagée dans la course à l’influence. Une stratégie qui s’est construite notamment sur la base de principes (indépendance nationale, multilatéralisme, droit des peuples à l’autodétermination, exception culturelle, droits de l’Homme) qui traduisent une « certaine idée d’elle-même », de sa singularité et de son rayonnement international. Une ambition qu’elle tente de défendre dans le pays que la France estime incarner une «exception» dans le monde arabe…
le XXème siècle connût les idéologies, les idées et les pensées. D’où les deux guerres et l’imposition du pouvoir et des alliances.Nous, comme tous les pays colonisés, avions subi et étions soumis aux décisions de « partage » du butin. La création de l’ONU, en 1945, a prouvé la présence des cinq gagnants avec le véto, 15 permanents et un reste assiégé dans des sièges.
Ce qui m’intrigue, c’est la comparaison incomparable et irraisonnable de tous les pays comme si on a vécu le croisement d’idées et d’idéologies.Je rappelle seulement que l’occident a connu le divorce entre la gérance et la religion depuis le XVIIIème siècle.Ils vivent la civilité et la démocratie dans des pays de droit malgré le néocapitalisme et la liberté du marché, prolongement du capitalisme à la nouvelle formule d’ouverture de leurs multinationales.
Pourrons-nous espérer une démocratie avec la concordance du néocapitalisme et de l’ethnique ?
Une création à la Tunisienne…attendons la réponse des hypocrites et des opportunistes.