De nombreux Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) voudraient investir dans leurs villes natales, à travers la participation aux élections municipales. Mais pour y parvenir, un projet a été mis en place par la Fédération des Tunisiens pour la Citoyenneté des deux rives, dont l’objectif est celui d’encourager les TRE à s’inscrire et à voter aux prochaines élections municipales en Tunisie et à avoir une meilleure connaissance du futur Code des collectivités locales.
Rencontré lors du débat ayant pour thème « les TRE et les élections locales », Tarek Ben Hiba, président de la FTCR, a souligné que les enjeux des élections locales sont de taille. Selon lui, l’un des enjeux est la mise en place d’un réseau d’associations de migrants « pour que nous puissions nous impliquer dans la démocratie locale afin de défendre la citoyenneté active », a-t-il dit.
« Cette diaspora tunisienne est la clé pour accompagner le développement de la Tunisie, affirme le président de la FTCR, mais ce qu’il regrette le plus, ce sont « les migrants qui sont difficilement mobilisables. Alors que tout le monde sait que les TRE sont des vecteurs éminents de la démocratie participative ».
Interrogé sur le rapport entre les partis politiques et les élections locales, M. Ben Hiba a répondu: « La politique n’est pas belle à voir. Aujourd’hui, il y a une totale désaffection des jeunes et des femmes pour les prochaines élections. Une grande partie des partis politiques ne font pas de la vraie politique, pour la simple raison qu’ils se battent beaucoup plus pour les postes oubliant l’essentiel, à savoir l’intérêt national. »
M Ben Hiba a ajouté: « Les TRE voudraient investir dans leurs villes natales, c’est un fait. Mais ils attendent des réponses concrètes concernant, à titre d’exemple, le développement durable, l’écologie, la participation des citoyens. Car la démocratie c’est aussi un programme. »
Lors d’une récente déclaration à leconomistemaghrebin.com, Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales, avait fait savoir que les TRE sont une richesse pour le pays. Il précise: « Quand on voit les facilités que d’autres pays accordent à leur diaspora, l’on se demande pourquoi nous ne faisons pas de même? C’est à nous de leur préparer le terrain. »
Il conclut: « Les TRE jouent un rôle important dans la diplomatie décentralisée. D’ailleurs, nous avons signé des partenariats avec des régions, telle la convention entre l’île-de-France et le Grand Tunis pour le développement de projets dans les régions. C’est à nous de tirer profit de ces potentiels, quand on voit que ceux qui président certaines mairies, ou qui assurent la vice-présidence sont d’origine tunisienne, nous devrions en être fiers. »