« La Tunisie n’aurait jamais due figurer sur la liste noire des paradis fiscaux établit par l’Union européenne », déclare le Président du Conseil d’administration du CFE, Radhi Meddeb à leconomistemaghrebin.com.
Radhi Meddeb s’est réjouit de désinscription de la Tunisie de la liste noire des paradis fiscaux de l’Union européenne. « Nous n’aurions jamais du y entrer ». Il ne faut pas se tromper, car la Tunisie est sortie de la liste noire pour entrer dans la liste grise », affirme-t-il.
Sortir de la liste noire n’est qu’un pas en avant
« La liste grise, c’est un peu le purgatoire, si la liste noire est l’enfer. C’est-à-dire que nous ne devons pas nous réjouir de la situation actuelle. Nous devons continuer à comprendre ce qui s’est passé et assumer la responsabilité, à corriger nos défauts, à mettre en œuvre les engagements que notre gouvernement a pris vis-à-vis de l’Union européenne en matière de fiscalité, de transparence des transactions financières et de lutte contre le blanchiment d’argent », martèle-t-il.
Répondant à la question de leconomistemaghrebin.com sur les raisons pour lesquelle la Tunisie a figuré pour une période sur la liste noire des paradis fiscaux, Radhi Meddeb a regretté l’absence en Tunisie d’un pôle économique et financier avec un chef d’orchestre qui s’occupe de la politique économique et financière.
Et de continuer: « Ce qui s’est arrivé montre que l’organisation au seul niveau du Chef du gouvernement, n’est peut-être pas opérationnelle comme il le faudrait. » Pour lui, la pression fiscale en Tunisie, peut dépasser 33% mais le problème, c’est qu’il s’agit d’une pression fiscale mal répartie. « La pression fiscale est subie par ceux et celles qui sont forcés de la subir, à savoir les fonctionnaires, les salariés et les entreprises transparentes », affirme-t-il.
Par ailleurs, l’économiste a rappelé qu’il existe une partie des recettes fiscales qui échappe à la pression fiscale: « C’est ce que j’appelle les passagers clandestins. Ils bénéficient de tous les avantages que l’Etat met à la disposition des citoyens en tant que service public, mais ils ne paient rien et ne contribuent pas aux recettes fiscales. Si la pression fiscale était partagée de manière équitable entre tous les Tunisiens, elle serait la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui, puisque la fraude fiscale et l’économie informelle représentent 50% de l’économie tunisienne », dit-t-il.
Pour lui, l’Union européenne ne nous reproche pas uniquement une question de fraude fiscale ou de paradis fiscal, mais « elle nous reproche également, peut-être, un manque de coopération au sens de l’OCDE, un faible échange d’information avec l’Union européenne en matière financière et c’est la dessus que nous devons travailler pour redorer le blason de la Tunisie, formaliser l’informel et contribuer à lutter contre la fraude fiscale qui, en d’un premier abord, porte tort aux finances publiques tunisiennes bien plus qu’à l’Union européenne », conclut-il.
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