Lors de la troisième Matinale organisée aujourd’hui, par ALUMNI IHEC Carthage sur « les causes et conséquences des tensions inflationnistes et les moyens de les surmonter », Omar El Behi, ministre du Commerce a exposé la politique adoptée par le gouvernement d’union nationale afin de freiner l’inflation et défendre le pouvoir d’achat.
Rappelant les résultats et tendances de l’inflation ces dernières années, le ministre a affirmé qu’il a été constaté que le niveau d’inflation est élevé depuis 2011 avec un pic en 2017. Ainsi, il existe des situations de dysfonctionnement du marché et de perturbation de l’approvisionnement, surtout en produits frais par moment (situation de pénurie, baisse de l’offre…).
En termes quantitatifs, il a indiqué que sur un an, les prix à la consommation pour le mois de décembre 2017 ont enregistré une augmentation de 6,4% contre 4,2% en 2016, 4,1% en 2015 et 4,8% en 2014. Par régime de formation des prix, l’inflation de 2017 se décompose de 7,1% de produits libres et de 3,9% de produits encadrés.
Toutefois, ces tendances inflationnistes sont, selon le ministre, multiples. Il s’agit de déséquilibre entre l’offre et la demande (surtout au niveau de produits frais), du fait des effets climatiques et de la crise libyenne.
Il s’agit, ainsi, des pressions sur les coûts de production et de distribution, dont les prix mondiaux des matières premières, les coûts des facteurs de production (énergie, augmentation des salaires et autres intrants de production) et le taux de change du dinar. A cet égard, il a estimé que le déficit budgétaire et commercial de la Tunisie en ce moment est l’une des causes du glissement du dinar.
S’ajoute à cela le problème de la baisse de la productivité dans le pays. Il a, dans ce sens, affirmé qu’il faut travailler plus sur la productivité et booster la valeur du travail dans l’attitude du tunisien.
Que faire pour contenir l’inflation?
Face à cette situation, Omar El Behi a fait savoir que le gouvernement a multiplié ses efforts pour contenir le taux d’inflation et maîtriser l’évolution des prix, afin de protéger le pouvoir d’achat du consommateur et préserver la compétitivité de l’économie.
Ces efforts se sont, selon ses propos, concentrés sur plusieurs axes à savoir le niveau de l’offre pour corriger les dysfonctionnements du marché, le renforcement du contrôle pour assurer la transparence, la lutte contre la spéculation et la veille à la qualité-sécurité des produits, la concentration avec la profession pour rationaliser l’évolution des prix des produits libres, des actions au niveau des prix des produits encadrés et subvention de l’Etat, ainsi qu’au niveau des circuits de distribution et des marchés, sans oublier l’approche monétariste et la politique de ciblage de l’inflation conduite par la BCT.
Revenant sur l’impact des mesures fiscales de la loi de finances 2018 sur les prix, le ministre a souligné que les choix de cette loi, largement débattus, visent à rétablir un cadre macro économique sain et à réduire progressivement le déficit budgétaire (4,9% en 2018 – 4% en 2020), tout en relançant la croissance.
Au final, il n’a pas manqué de dire que des arbitrages douloureux sont à faire pour sortir de la conjoncture économique difficile, tels que l’arbitrage entre la politique commerciale et les autres politiques.